Les Bleues arrivent changées au Mondial en Turquie
Ce qui a changé
Depuis cette cruelle médaille d’argent à domicile à l’Euro 2013 – elles avaient été battues d’un point (70-69) par l’Espagne en finale – le visage des "Braqueuses" a quelque peu changé. Le sélectionneur déjà Pierre Vincent, l’homme qui les a menées au sommet depuis 2008, est parti. Il a laissé sa place à son assistante, Valérie Garnier. En place depuis le 27 août 2013, elle a débuté un travail de rajeunissement de l’effectif puisque certaines cadres sont parties à la retraite (Edwige Lawson-Wade, Émeline Ndongue et Élodie Godin). De l’aventure de Londres, ne restent que Céline Dumerc, Emilie Gomis, Sandrine Gruda et Endéné Miyem. Isabelle Yacoubou, elle, a décidé de faire une pause et de renoncer au Mondial pour des raisons personnelles. Par la force des choses, le groupe a du s’ouvrir. Ingrid Tanqueray (meneuse), Paoline Salagnac (ailière), Gaëlle Skrela (ailière), Diandra Tchaotchouang (ailière), Ana-Maria Cata-Chitiga (intérieure), Héléna Ciak (intérieure) comptent toutes 20 sélections ou moins. Parmi ces six, quatre vont découvrir leur première grande compétition internationale (Tanqueray, Salagnac, Cata-Chitiga et Ciak).
La préparation
Samedi, avec ce premier match contre la Turquie, prendra fin une préparation qui aura duré deux mois. C’est long. Pour tout le monde. Arrivées mercredi soir à Ankara où elles ont pris leur quartier de fin d’été, les Bleues restent sur un coup d’éclat : une victoire face aux Américaines (76-72) dimanche soir lors de leur dernier match de préparation à Paris. Un petit exploit puisque le Team USA était invaincu depuis 8 ans. Un point d’orgue qui a succédé à des trous d’airs comme face à l’Australie samedi dernier (défaite 55-71) ou contre la Serbie à Boulazac à la mi-septembre (69-71). Boulazac justement. C’est lors de ce quatrième stage que les deux piliers de l’équipe, Céline Dumerc et Sandrine Gruda, ont rejoint leurs coéquipières après la fin de leur saison de WNBA. Elles ont pris leur marque et montrer qu’elles étaient affûtées puisqu’elles ont été, tour à tour, le fer de lance de l’attaque bleue. Sandrine Gruda a été la meilleure marqueuse face à la Serbie (16 points), la Chine (14 points) et les Etats-Unis (26 points), Céline Dumerc l’a été contre l’Australie (14 points). De Paris, les Bleues sont reparties avec deux victoires, une défaite et quelques leçons à méditer. "On est venu pour apprendre et chacun des trois matches nous a appris quelque chose", se félicitait Valérie Garnier, l'entraîneur des Bleues. "Hier (samedi dernier, ndlr) on a appris qu'il fallait être plus dur, aujourd'hui (dimanche dernier, ndlr) que tout pouvait arriver en sport... Mais l'essentiel reste le premier match des Mondiaux contre la Turquie."
L’objectif
Malgré son palmarès récent (championne d’Europe 2009, vice-championne olympique 2012 et d’Europe 2013 et médaillée de bronze à l’Euro 2011), l’équipe de France arrive en Turquie humblement. Pas sur la pointe des pieds mais presque. Ce Mondial n’est qu’une étape qui doit mener les Bleues jusqu’à Rio en 2016. "Le public a de l'attente à cause de nos dernières performances. Seulement, le projet est d'avoir une équipe compétitive pour l'Euro 2015, qui sera qualificatif pour les Jeux Olympiques. On est en phase de construction", explique Valérie Garnier. Alors quoi, des Bleues en Turquie en vacances ? Non évidemment, l’objectif avoué étant de se hisser en quarts de finale, soit perpétuer la tradition puisque la France reste sur trois quarts (8e en 2002, 5e en 2006, 6e en 2010).
La Turquie
Avec la victoire contre les Etats-Unis, les Bleues ont emmagasiné de la confiance, mais elles savent que rien ne remplace la compétition. "Si on gagne les Américaines aux Mondiaux, là on pourra parler de tremblement de terre" relativisait Ana-Maria Cata-Chitiga après l’exploit. Avant de recroiser les Etats-Unis – une possibilité qui n’arrivera qu’en finale si les deux équipes terminent premières de leur groupe et arrivent jusque-là et – la France va devoir se frotter au pays hôte dès samedi, la Turquie, première adversaire de son groupe. "On va être directement dans le vif du sujet, confirme Garnier. C'est une équipe de qualité, troisième du dernier Euro. Et puis, dans une salle bouillante, elle sera dangereuse. Il faudra être solide, ne pas se relâcher un seul instant". Motif de confiance pour les Bleues, la salle justement, l’Ankara Arena, où Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endéné Miyem et Emilie Gomis avaient décroché leur ticket pour Londres. Après la Turquie, les Bleus affronteront le Mozambique et le Canada avec la volonté de terminer première du groupe, ce qui donnerait directement accès au Top 8. Les Bleues ne seraient pas éliminées, mais devraient passer par un tour éliminatoire, si elles ne terminaient pas en tête de leur groupe. Comme leurs homologues masculins, les Bleues peuvent rentrer dans l’histoire en Turquie. Si elles parvenaient à monter sur un nouveau podium international – le quatrième d’affilée depuis 2011 – elles seraient les premières depuis 1953 à rapporter une médaille d’un Mondial.
La sélection tricolore
Meneuses : Céline Dumerc (32 ans, 1,69m, meneuse, 202 sélections, Bourges) Anaël Lardy (26 ans, 1,70 m, meneuse, 54 sélections, Arras), Ingrid Tanqueray (25 ans, 1,66 m, meneuse, 0 sélection, Montpellier)
Arrières-ailières : Emilie Gomis (30 ans, 1,80 m, arrière, 180 sélections, Hainaut), Paoline Salagnac (30 ans, 1,76 m, arrière, 2 sélections, Bourges), Gaëlle Skrela (31 ans, 1,77 m, arrière, 17 sélections, Montpellier), Diandra Tchatchouang (23 ans, 1,89 m, ailière, 20 ans, 20 sélections, Bourges)
Intérieures : Marielle Amant (24 ans, 1,90 m, intérieure, 34 sélections, Nantes Rezé), Ana Maria Cata-Chitiga (25 ans, 1,95 m, intérieure, 4 sélections, Charleville-Mézières), Héléna Ciak (24 ans, 1,97 m, intérieure, 1 sélection, Montpellier), Sandrine Gruda (27 ans, 1,95m, intérieure, 113 sélections, Ekaterinbourg) Endéné Miyem (25 ans, 1,88 m, intérieure, 112 sélections, Bourges)
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