Coupe du monde de basket : "On ne va pas passer une bonne semaine"... Face au Liban, les Bleus doivent se relancer malgré tout
Les sourires et les chambrages que l'on avait l'habitude de voir sur le parquet de la salle annexe de l'Indonesia Arena (Jakarta) ont disparu. A la fin d'une courte séance d'une heure, lundi 28 août, Rudy Gobert s'impose des tirs intérieurs avant une série à trois points. Evan Fournier, lui, est assis sur le banc, casque vissé sur les oreilles et regard toujours aussi noir que la veille. "Difficile de trouver le sommeil", a admis Boris Diaw, le manager général des Bleus, éliminés dès le premier tour de la Coupe du monde après leur défaite contre la Lettonie (88-86), dimanche. "Certains ont besoin de discuter, de l'exprimer. Il faut aussi parfois se poser pour réfléchir seul avant de repartir le lendemain."
Car il faudra replonger. Imaginez donc. En 2019, Evan Fournier glissait sa médaille de bronze mondiale dans sa chaussette, en signe de dépit et de rejet, avant de s'en débarrasser auprès de son père dans les tribunes. Quatre ans plus tard, l'arrière ultra-compétiteur, auteur de 48 points en deux matchs, devra se contenter avec ses coéquipiers d'un dernier match du premier tour sans enjeu contre le Liban, mardi 29 août (11h45). Pire encore, en même temps que le deuxième tour et toujours à Jakarta, les Bleus auront deux matchs de classement à disputer pour espérer terminer au mieux 17es. Soit le deuxième moins bon résultat de la sélection tricolore lors d'une compétition internationale après la 19e place des Jeux olympiques de 1936.
"Faire jouer nos jeunes"
"Personne n'a dit qu'il ne voulait pas jouer, assure Boris Diaw, seul membre de la délégation à s'adresser à la presse, lundi. C'est difficile mais c'est pour ça que ce sont des joueurs de classe internationale. Ils sont là pour rebondir et montrer un beau visage de l'équipe de France malgré la déception." Plusieurs minutes après la défaite cruelle contre la Lettonie, Vincent Collet avait logiquement du mal à se projeter : "Cela va être très difficile d'aborder ces matchs. On ne va pas passer une bonne semaine..."
Il faudra pourtant trouver une motivation quelconque pour éviter que ces rencontres ne ressemblent à de futiles exhibitions. Pas simple quand l'enjeu de ceux-ci - la qualification aux Jeux olympiques de Paris 2024 ou aux tournois de qualification olympique - est inexistant pour les Français, déjà qualifiés en tant que pays hôte. "Je vais faire jouer nos jeunes comme Sylvain Francisco, qu'ils engrangent de l'expérience, que ça serve au moins à ça, prévient le sélectionneur. Je vais relancer aussi Elie Okobo, et faire jouer tout le monde."
En difficulté aussi bien offensive que défensive, l'arrière de Monaco devra prouver qu'il peut évoluer à ce niveau même s'il faut relativiser l'adversité libanaise, largement battue par la Lettonie (109-70) et le Canada (128-73). Terry Tarpey, Isaïa Cordinier, Moustapha Fall et Yakuba Ouattara - seul joueur resté sur le banc contre la Lettonie - devraient aussi bénéficier d'un large temps de jeu.
"J'espère qu'on sera capables de rester ensemble"
"On essaie toujours d'éviter les blessures, bien entendu, et moins on en parle mieux c'est", ajoute Boris Diaw. Après les déclarations des uns et des autres, dimanche, l'enjeu principal sera peut-être ailleurs : éviter que le groupe ne se délite lors de cette semaine supplémentaire dans la capitale indonésienne. "Il y a d'autres choses par rapport à d'autres joueurs. On joue pour ce qu'il y a marqué devant [France], pas derrière [le nom]", cinglait Nicolas Batum en conférence de presse, dimanche.
"Il faudra faire bonne figure quand même. J'espère qu'on sera capables de rester ensemble, et de bien finir, même si cela ne change absolument rien au constat d'échec", affirmait dans la foulée Vincent Collet. Battue au Mondial 2006 par le Liban à la surprise générale (74-73), l'équipe de France n'a pas besoin de se rappeler à de tels souvenirs pour s'enfoncer un peu plus.
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