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Coupe du monde de basket : mis au ban à New York, Evan Fournier revit chez les Bleus

Mis à l'écart cette saison par son club des New York Knicks, Evan Fournier reste l'un des tauliers de l'équipe de France pour la Coupe du monde, qu'elle entame face au Canada, vendredi.
Article rédigé par Vincent Daheron - Envoyé spécial à Jakarta (Indonésie)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le Français Evan Fournier lors du match de préparation contre le Venezuela, à Orléans, le 7 août 2023. (ANN-DEE LAMOUR / CDP MEDIA via AFP)

Une paire de chaussures à la main, Evan Fournier quitte le parquet de la salle annexe de l'Indonesia Arena, à Jakarta. Un sourire orne son visage après l'entraînement de l'équipe de France, à la veille de retrouver la compétition face au Canada, vendredi 25 août, en ouverture de la Coupe du monde. Une libération à l'issue d'une saison particulièrement frustrante en NBA, avec les New York Knicks.

L'idylle avec la franchise new-yorkaise avait pourtant bien commencé à son arrivée lors de l'été 2021. Il termine son premier exercice avec 14,1 points de moyenne tout en battant le record de trois-points inscrits sur une saison par un joueur des Knicks. Sauf que l'année suivante ne ressemblera en rien à la première. Son entraîneur Tom Thibodeau, deux fois élu "coach de l'année" en NBA (2011 et 2021), décide de l'écarter de la rotation après seulement 13 matchs. L'arrière de 30 ans ne joue pas pendant un mois et demi avant de ne retrouver le terrain qu'à de rares occasions.

Au total, il ne dispute que 27 rencontres cette saison, soit son pire total depuis son entrée dans la ligue américaine en 2012 (sélectionné en 20e choix de draft par les Denver Nuggets). Il est parfois même écarté des séances d'entraînement. "Au début, tu veux cracher sur tout le monde. Tu as la haine, admettait-il à L'Equipe [article payant], en juillet. Derrick Rose et moi, on se regardait et on se disait : 'Mais qu'est-ce qu'on fout là ?' Durant les 5 contre 5, on était sur le côté comme des Espoirs. Des moments pas cool." Avec 6,1 points par match, l'homme aux 101 sélections a eu sa pire production statistique depuis sa saison rookie (5,3 points) en 2012-2013.

"On sait ce qu'il vaut, il n'a rien perdu"

"C’est toujours un plaisir de retrouver l'équipe de France, les gars, ce staff, l’ambiance", disait avec gourmandise Evan Fournier après le succès en préparation contre le Monténégro (80-69), le 2 août à Montpellier. Il venait de planter 20 points après une première sortie timide (3 points) face à la Tunisie (93-36, le 31 juillet).

"Je n'étais pas spécialement inquiet", affirmait Vincent Collet, imité par Nicolas Batum : "On sait très bien ce qu'il vaut, qui il est. Il n'a rien perdu, c'est une mise en rythme pour lui parce que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas joué." Avant de retrouver les Bleus, le vice-champion olympique en titre n'avait passé que 47 minutes sur un parquet depuis le 13 février dernier.

Hormis une alerte à la cheville contre le Venezuela (86-67, le 7 août) qui lui a fait manquer le match contre la Lituanie (90-72, le 9 août), Evan Fournier a retrouvé des responsabilités offensives. En six rencontres, il a tourné à 13,7 points de moyenne avec une belle réussite longue distance (44,4 %).

"Il n'a jamais perdu confiance et on a tous confiance en lui, assurait son ami et coéquipier Rudy Gobert, début août. Mais ça doit lui faire du bien, après une saison comme ça, de se lâcher un peu, et de voir les compteurs monter." Le meilleur était à venir avec ses 29 points lors de la seule défaite des Bleus en préparation, contre l'Australie (78-74), le 20 août. Il n'avait plus autant marqué sur un match, toutes compétitions confondues, depuis le 30 mars 2022.

"Envoyer un message pour montrer que je sais encore jouer au basket"

Le retour de Nicolas Batum et Nando De Colo permet de le libérer davantage en attaque par rapport à l'Eurobasket 2022. Ses deux compatriotes avaient fait l'impasse, le laissant un peu seul à l'initiative du jeu offensif. "Je reçois de meilleures opportunités et j’ai plus d’espaces car ce sont des joueurs plus dangereux", analyse-t-il. "Notre présence l'aide très sûrement, complète Batum. On lui enlève cette pression dans la création du jeu."

Alors qu'il lui reste encore un an de contrat chez les Knicks (plus une option d'un an supplémentaire que peut activer la franchise), Evan Fournier ne se voit pas rester davantage dans la "Grosse Pomme" comme il l'affirmait dans les colonnes de L'Equipe [article payant] : "Je serais abattu. Si je restais, ce serait une catastrophe, sportivement, pour ma carrière, tout. Un an sans jouer, je peux gérer. Deux... ce serait terrible."

La Coupe du monde pourrait-elle alors jouer le rôle de tremplin idéal ? "Ma première réponse, c'est non parce que je ne pense pas que ça puisse changer quoique ce soit aux yeux des gens. Les compétitions Fiba sont regardées mais je ne sais pas à quel point les General Managers et les présidents (NBA) donnent de la valeur à ce que tu peux y faire. Après, envoyer un message pour montrer que je sais encore jouer au basket, pourquoi pas..." L'équipe de France ne s'en plaindra pas.

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