Collet: "Enfermer Parker aux vestiaires!"
Avec quatre victoires et trois défaites, êtes-vous satisfait de votre début de saison ?
"Au point de vue comptable oui. Vu le calendrier qu'on avait, on est en avance par rapport au plan de marche, qui était pour moi trois victoires sur huit au soir de Villeurbanne. En gagnant contre Poitiers on s'est mis dans une situation où on peut atteindre nos objectifs: on ne sera pas éliminé de la Semaine des As ni des play-offs si on perd contre Villeurbanne samedi, loin de là."
L'accueil de Villeurbanne justement constitue un bon test pour situer votre équipe dans la hiérarchie ?
"On va jouer contre une équipe plus forte que nous. Il y a 15 jours Villeurbanne était bon à prendre, mais le match du Havre (défaite de l'Asvel 77-68 le 12 novembre) a vraiment servi d'électrochoc. L'équipe de Villeurbanne n'est plus la même depuis que Ronny Turiaf a retrouvé des sensations, que Tony Parker s'y est mis complètement: clairement, Villeurbanne est devenu un cador du Championnat. Ils ont battu à la régulière Valence, une équipe phare du Championnat espagnol, la semaine dernière en Eurocoupe, ce n'est pas anodin. Ensuite ils ont concassé Chalon, qui était jusque-là en tête du Championnat. Et si samedi on est dans la représentation, on va se faire détruire!"
Parmi leurs principaux atouts il y a bien sûr Tony Parker, que vous côtoyez régulièrement en équipe de France. Avez-vous un moyen pour essayer de le contenir ?
"L'enfermer aux vestiaires! Si on fait tout pour l'arrêter et que les autres sont dans un mauvais jour et ne marquent pas, on va dire: +Magnifique stratégie+. Mais si à côté de lui Dijon Thompson et Edwin Jackson font quatre sur cinq à trois points, t'es le dernier des... Et à l'inverse, on peut décider de lui laisser plus de liberté, mais s'il marque 45 points? Il suffit que les autres en mettent un peu et c'est fini aussi. De toute façon il faut se mettre dans la tête que si Villeurbanne fait un très bon match la SIG ne va pas gagner. On va essayer de rendre Villeurbanne moins performant mais on n'est pas sûr d'y parvenir. La clé du succès pour nous, ce sera d'avoir beaucoup d'agressivité."
Pour vous qui êtes sélectionneur de l'équipe de France, que pensez-vous du lock-out qui se prolonge en NBA, où évoluent normalement de nombreux internationaux tricolores ?
"Depuis le début je pensais que ça reprendrait en janvier, mais là je commence à avoir des doutes. On peut espérer une saison resserrée, comme en 1999, avec 50 matches, qui reprendrait le 15 ou 20 janvier. Ce serait le meilleur scénario pour tout le monde. Mais ceux qui possèdent les franchises NBA sont des milliardaires qui n'attendent pas la NBA pour vivre. De ce fait ils n'ont pas de pression particulière."
L'équipe américaine pourrait en souffrir en vue des jeux Olympiques de Londres l'été prochain ?
"Oui, c'est sûr: s'ils ne jouent pas, s'ils ne s'entraînent pas, ils ont beau être plus forts... Pour nous cet été à l'Euro, la qualité d'entraînement, la longueur de la préparation, que les joueurs n'avaient jamais acceptée auparavant, ça a selon moi été 50% de notre réussite. C'est pour ça que rien n'est acquis: l'année prochaine pour les Jeux, si on ne refait pas le même niveau de préparation on peut retomber là d'où on vient."
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