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Championnats menacés : Le basket français explore les options

Avec l'épidémie de coronavirus, la NBA donne le ton dans le monde de la balle orange ! Elle prévoit pour l’instant jusqu’ à deux mois d’arrêt de son championnat. Ce qui peut vouloir dire des play-offs et un champion en juillet dans le meilleur des cas. En France, depuis lundi, les instances planchent sur les différentes options possibles. Elles sont variées et toutes incertaines car les règlements ne prévoient pas en basket, comme dans aucun autre sport, le cas d’une saison perturbée par une épidémie.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Quand et comment reprendre le championnat ?

Tout d'abord, il y a la date possible de reprise du championnat et déjà ce n'est pas une affaire simple. Lundi soir, l'annonce du président d'un confinement de quinze jours a dû en rassurer plus d'un, avant qu'on apprenne qu'en fait, cette mesure pourrait être prolongée et atteindrait sans doute trente, voire quarante cinq jours. Cela veut dire un mois sans entraînement collectif et un maintien de condition physique difficile à évaluer pour des joueurs de deux mètres environ. Ainsi, il parait impossible aux préparateurs physiques, de pouvoir relancer des joueurs aussitôt la fin du confinement sur le parquet. Il faudra sans doute prévoir une période de ré-athlétisation et aussi d'entraînement collectif. Dans ce cas, difficile d'envisager au mieux la reprise des matches avant fin avril. Et encore, rien ne dit que la fin du confinement permettra aussitôt le regroupement pour des entraînements ou des matches. Ce n'est pas la priorité du pays à cette heure. D’ autres problèmes annexes se posent, comme les disponibilités des salles où des événements (salons, concerts, conventions, etc.) peuvent être programmés et donc prioritaires.

Ainsi, les dirigeants du basket avec des juristes imaginent plusieurs options. Un championnat sans play-off : on joue la dizaine de matches qui restent, les champions et relégables sont désignés par le classement de fin du championnat régulier. Une solution qui permet de boucler l'affaire en un mois de compétition environ. Qui permet aussi de rester cohérent par rapport aux contrats des joueurs, dont la majorité sont employés sous forme de CDD jusqu’à fin juin. Inconvénient. Les play-off représentent la vitrine du championnat pour le diffuseur SFR, mais aussi des rentrées financières conséquentes pour les clubs qui y participent.

Autre solution, prolonger la saison jusqu'au 14 juillet en espérant tout boucler, saison régulière et play-off. Les contrats seraient eux aussi prolongés, le coût supplémentaire serait amorti par le chômage technique sous lequel les clubs se placent actuellement. Là tout le monde serait content, sauf l’équipe de France qui doit préparer ses jeux de Tokyo, mais ce serait un moindre mal, et peu de joueurs du championnat français sont traditionnellement sélectionnés. Une hypothèse qui offre l’énorme avantage de remplir le contrat de droits TV et donc de les toucher en intégralité, en évitant une éventuelle négociation à la baisse.

Certains joueurs américains rentrent chez eux…

Toute autre option. Gel du championnat actuel ou saison blanche sont des solutions extrêmes et pour l instant pas sur la table. Malgré tout, cela ne garanti pas l’équité des championnats, de la Jeep Élite à la nationale 1. Pour la simple raison qu'on ne connait pas quels seront les effectifs à la sortie de la crise. On note déjà plusieurs joueurs américains libérés par leur club pour rejoindre leurs familles aux États-Unis. Ainsi, Rouen, Quimper, Chalon et même l'ASVEL auraient déjà accordé des bons de sortie, souvent pour raison familiales, sans aucune garantie de date de retour. En Italie, pays le plus touché par le Corona Virus, les 38 joueurs américains du championnat ont pris l'avion samedi 7 mars dernier. Arrivederci ! Les USA entrent à leur tour en situation de crise et personne ne connait l’évolution de la pandémie dans le pays, ni comment Donald Trump va gérer l'affaire, donc quand les joueurs pourront revenir. C'est une conséquence bien mineure mais que vaudra un championnat si des joueurs vedettes sont absents dans les équipes qui jouent les play-off, le titre, l accession ou le maintien ? La question de l’équité sportive se pose alors…

Un risque d’épidémie de recours juridiques

Voilà pourquoi, la LNB et la FFBB consultent déjà des juristes spécialisés en droit public et du sport même s'ils ne disposent d'aucune jurisprudence pour éclairer leur lanterne. On sait déjà que les statuts du basket français lui permettent de se réunir en assemblée générale extraordinaire à distance pour valider une modification de calendrier et c'est une bonne chose. Cependant personne aujourd'hui ne se sait à l'abri de recours administratifs qui peuvent traîner et pourraient invalider un championnat deux ou trois ans après. Une conciliation devant le CNOSF peut aussi rebattre les cartes sur tapis vert. En ce sens le tango entamé dans le foot par le couple Aulas-Eyraud indique assez clairement que dans le monde du sport professionnel, la solidarité nationale est un concept assez fumeux. Le Corona Virus porte en lui des germes qui ne seront pas faciles à éradiquer.

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