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Basket : Tony Parker est "un monstre" qui "transforme tout en or", selon l'ex-entraîneur de l'équipe de France

Pour Claude Bergeaud, ancien entraîneur de l'équipe de France de basket, "l'effet Tony Parker a une influence incroyable sur la jeune génération".

Article rédigé par franceinfo
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Claude Bergeaud et Tony Parker, avant un match contre la Pologne, le 3 septembre 2007. (JOSE JORDAN / AFP)

Tony Parker a annoncé sa retraite lundi 10 juin. La légende du basket français, qui a fait une grande partie de sa carrière aux Etats-Unis, tire sa révérence en laissant derrière lui un palmarès hors du commun. Il a été plus jeune meneur de jeu titulaire de l'histoire de la NBA, le premier Français champion de NBA, le premier Français sélectionné pour le All-Star Game et le premier étranger élu meilleur joueur des finales NBA. Tony Parker est "un monstre" qui "transforme tout en or", commente mardi 11 juin, sur franceinfo, Claude Bergeaud, ancien entraîneur de l’équipe de France.

Franceinfo : Pourquoi Tony Parker est-il au-dessus des autres ?

Claude Bergeaud : Je crois que c'est un garçon particulièrement intelligent. Ce sont souvent les particularités des plus grands. Tony Parker, c'est un monstre. Un monstre d'adaptabilité. Sa force a été de toujours s'adapter dans tous les milieux dans lequel il intervient. C'est quelqu'un qui transforme tout en or, autant ses propres compétences, ses propres qualités que les secteurs dans lequel il intervient, notamment le basket féminin qui vient de sacrer Lyon-Villeurbanne champion de France. C'est quelqu'un qui a un coup d'avance et qui a un délai d'observation très important. Ce n'est pas un instinctif, Tony Parker. Il a besoin de beaucoup de réflexion. C'est quelqu'un qui sur le terrain est en réflexion et en observation en permanence. Le côté spontanéité n'est pas sa principale des qualités.

Il aurait pu sacrifier l'équipe de France de basket, expliquer que le championnat nord-américain lui prenait toute son énergie. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?

Il ne l'a pas fait parce que c'est un compétiteur qui se met des challenges qui en général sont des challenges que personne n'a pu relever. Lorsqu'il se dit qu'il sera le meilleur joueur des finales, il est encore jeune à ce moment-là aux Etats-Unis pour sa finale NBA. Tony avait à la fois cette double culture, de par son papa cette culture américaine, de vouloir installer devant lui des challenges souvent inatteignables. Sauf qu'à chaque fois, il a croqué.

Est-ce qu'il y eu un effet Tony Parker en France comme il y a eu un effet Michael Jordan ?

L'effet dream team a eu un effet sur Tony Parker et par conséquence, l'effet Tony Parker a une influence incroyable sur la jeune génération. Il a déclenché chez tout le monde ce capital confiance que nous n'avions pas avant de nous lancer dans des défis sportifs. Nous n'avions pas en France cet état de confiance. Tony, par des outils, de vrais outils de travail principalement, a donné à tout le monde cette voie parce qu'il a toujours eu ce mot à la bouche : "j'ai beaucoup travaillé pour en arriver là". Pour avoir été de longues semaines à côté de ces joueurs de la NBA, c'est monstrueux d'imaginer les saisons où on réalise plus ou moins cent rencontres pendant dix-sept ans et en même temps, on vient en équipe nationale. C'est pour ça que nous étions assez tolérants sur l'exigence des entraînements, lors de la préparation des compétitions européennes ou mondiales parce qu'on savait que pendant huit mois ininterrompus, il n'y a pas un jour où cela s'arrête. Quatre matches par semaine. On ne sort pas de cette machine à laver infernale. Compétition, compétition. Gagner, gagner tout le temps.

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