Bartoli: "J'ai eu ma chance"
- Cette première demi-finale à Roland-Garros en France vous a-t-elle mis plus de pression ?
- "Je pense que j'ai bien géré la pression. Mais Francesca a extrêmement bien joué vu les conditions aujourd'hui. Elle les a parfaitement utilisées. Je ne pense pas avoir fait un mauvais match, je pense qu'elle a joué trop bien. Je ne pense pas avoir mal géré la situation ou senti une pression supplémentaire. Jusqu'à 3-3, les jeux sont accrochés. Quand on est tendu, on commence souvent mal le match, ce qui n'est pas le cas. Je jouais bien, mais j'ai dépensé plus d'énergie que d'habitude. Ma défaite, c'est aussi parce qu'elle a fait un très bon match. Si j'avais gagné ce jeu à 4-3, j'aurais pu renverser la situation. Mais à 5-3, c'est devenu très difficile. Je mène 40-15, jusque-là je servais bien, et le vent s'est renforcé. C'est un des jeux clés. J'ai eu ma chance. Mais j'ai été rattrapé par une certaine fatigue. J'ai dû dépenser beaucoup d'énergie pour produire du jeu, et cela m'a coûté beaucoup à certains moments."
- Vous avez été gênée par le vent ?
- "Effectivement, il y avait énormément de vent. Sur le court c'était flagrant et très difficile. Le vent enlève beaucoup de terre et odifie les effets dans le jeu. J'ai été obligée de m'ajuster sur les balles.de Francesca, et j'ai dû fournir beaucoup plus d'eforts que d'habitude. C'est très fatigant de servir contre le vent. Dans cette configuration là, Francesca bien mieux joué. Elle a su bien utilier les conditions. Elle a un jeu qui s'y prête davantage, qui est moins sensibles aux effets du vent."
- A quoi attribuez-vous ce résultat avec cette place de demi-finaliste ?
- "D'abord à des progrès physiques, et aussi à la confiance nettement supérieure ici cette année par rapport aux années précédentes. J'arrivais souvent dans le doute, alors que là, j'ai pris ce défi à bras le corps. Ma finale à Strasbourg m'a beaucoup aidé à passer un cap ici. Les automatismes viennent petit à petit. Le fait d'avoir passé deux mois sur la terre m'a aidé. Malgré cette demi-finale, la terre reste la moins bonne surface pour moi. Je ne peux plus dire que je ne peux pas jouer dessus. Mais cela me demande plus d'efforts. Il me fallait faire un gros travail mental et physique. J'avais un blocage mental ici."
- Que retiendrez-vous de votre quinzaine ?
- "C'est pour moi une grosse satisfaction d'être arrivée en demi-finales ici. Je ne pensais pas y arriver. J'ai connu cette annnée de grandes émotions et j'ai pu partager non seulement avec mon père mais avec beaucoup de mes proches. Je retire aussi de ce tournoi le fait que je peux bien jouer à Roland-Garros et que c'est grisant d'être portée par le public."
- Est-ce que vous pensez que cela va modifier votre rapport au public et aux médias ?
- "Je ne joue pas au tennis pour la médiatisation. Je pense que le public s'intéresse à ce que je peux faire sur le court, pas à ce que je prends au petit-déjeuner. S'il y a un peu plus de reconnaissance tant mieux, ça fait plaisir. Mais je ne recherche pas à tout prix qu'on en sache plus sur ma vie privée. C'est comme pour ce qui concerne la Fed Cup, j'ai une position et je m'y tiens. J'ai joué déjà avec l'équipe de France mais en ce moment ce n'est pas possible. Mes relations avec la Fédération sont excellentes. Chacun comprend la position de l'autre. Je me suis fixée une ligne et je n'y dérogerai pas tant que les conditions ne sont pas réunies."
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