Bakkies Botha: "un gros défi"
Vous allez disputer cette coupe pour la première fois. Quel est votre sentiment ?
Bakkies Botha: "Je suis particulièrement heureux de pouvoir jouer la H Cup. C'est un gros défi pour moi mais aussi pour l'équipe que de se tester face à ce qui se fait de mieux. C'est le top du top du rugby. Quand on voit le niveau du championnat français et que l'on se dit que seuls les six premiers se qualifient pour la H Cup, on comprend vite que cette compétition est particulièrement relevée. Montpellier sera un adversaire difficile à battre. J'ai vu ce que les Montpelliérains ont été capables de faire le week-end dernier au Racing Métro. C'était un gros match de leur part. Bien sûr, nous avons déjà battu Montpellier en Championnat cette saison (32-25 lors de la 5e journée, NDLR) mais nous devons rester les pieds sur terre, humbles et concentrés."
Pourquoi insistez-vous sur l'humilité ?
B.B: "Parce que la frontière entre le sentiment d'être au top niveau et l'arrogance est très mince. Et si nous avons le droit d'être conscients de nos forces, il nous est interdit de basculer dans l'arrogance. Je ne suis pas inquiet à ce propos puisque les autres joueurs de l'équipe partagent mon avis. Il y a beaucoup d'internationaux dans le groupe. Des hommes qui ont de l'expérience. Et les jeunes de l'effectif sont humbles et à l'écoute. Ils savent que nous n'avons encore rien gagné."
Vous semblez particulièrement en forme en ce début de saison. Comment l'expliquez-vous ?
B.B: "Mes deux premiers mois à Toulon n'ont pas été très bons. Je revenais de la Coupe du monde, j'avais été blessé au tendon d'Achille et j'avais joué mon premier match à Biarritz à quelques heures du jour de l'an (le 31 décembre 2011 à 16h15, NDLR). Nous avions pris une dérouillée là-bas (défaite 25-6). D'ailleurs, j'ai pu me rendre compte, à Biarritz samedi, que tout cela était derrière moi. Ma blessure, c'est du passé et aujourd'hui je me sens bien. J'ai signé à Toulon pour donner mon meilleur à ce club. Des gens ont pensé que je l'avais fait pour l'argent, pour prendre le soleil avant ma retraite. Je ne suis pas ce genre d'homme. Je fais ce que je dis. Je ne triche pas. En signant à Toulon j'ai promis à l'entraîneur de l'époque, Philippe Saint-André, que je ferai de mon mieux. Je tiens cette promesse".
Vous sentez-vous mieux également dans votre vie d'homme ?
B.B: "Oui bien sûr. Le temps à fait son oeuvre. Quand vous venez d'Afrique du Sud, d'Australie ou de Nouvelle-Zélande, vous avez besoin de deux ou trois mois d'adaptation. En France, la vision du rugby est différente, la culture en dehors est différente aussi. Ma vie a complètement changé et il m'a fallu du temps pour m'y faire. Cela fait maintenant un an que je suis là. Ma femme et mes enfants sont heureux, je le suis aussi et cela influe sur mes performances."
Vous semblez aimer vous accrocher avec vos adversaires. Cela fait-il partie de votre jeu ?
B.B: "Je ne vise pas un joueur en particulier avant un match. Cela me ferait perdre ma concentration. Après, si quelqu'un vient me chercher, je suis son homme. Et si un joueur ralentit notre sortie de balle, par exemple, alors c'est mon travail de m'en occuper. A Biarritz, ce deuxième ligne avec une grande barbe (Erik Lund, NDLR) m'est rentré dans les flancs par le côté. Il n'a pas respecté la règle. Les adversaires me provoquent souvent. Ce sont eux qui me visent. Mais je suis un vieux routier. Alors je leur souris parce que je sais que s'ils en arrivent là, c'est qu'ils en ont marre de moi. Et cela veut dire que j'ai bien fait mon travail. Dans un match, j'essaye de faire au mieux ce qui m'est demandé parce que c'est ainsi que l'on se met au service de l'équipe".
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