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"C'est tout le Dakar qui est endeuillé et personnellement, c'est difficile à vivre" : Luc Alphand réagit à la mort de Paulo Gonçalvés

Le pilote portugais Paulo Gonçalves s'est tué dimanche à moto dans la septième étape du rallye Dakar au départ de Ryad (Arabie saoudite). "Une grosse perte" pour les pilotes et organisateurs de la course.

Article rédigé par Guillaume Battin - Édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le pilote portugais Paulo Gonçalves, le 12 hanvier 2020, lors de la septième étape du rallye Dakar, en Arabie saoudite. (FRANCK FIFE / AFP)

Quand le balai des hélicoptères trouble les habitudes du bivouac en fin de matinée, c’est qu’il se passe quelque chose d’inhabituel sur le rallye Dakar. Alors qu’il avait pris part, dimanche 12 janvier, au départ de la septième spéciale disputée entre Ryad et Wadi Al Dawasir, Paulo Gonçalves a fait une chute mortelle au kilomètre 276. Le motard, âgé de 40 ans, disputait le célèbre rallye pour la treizième fois.

Luc Alphand, ancien skieur et vainqueur du Dakar en auto en 2006, était dans l’hélicoptère qui a porté secours en premier au pilote portugais. Il a fait un massage cardiaque au motard pendant plus d’une demi-heure. "Il y avait deux motards avec lui, Toby Price et Stefan Svitko, qui faisaient vraiment des signes d'appel à l'aide urgent, donc on s'est posé en premier, et Paolo était déjà inconscient", explique-t-il. "Le médical est arrivé très vite et on a essayé de faire des massages, de faire ce qui était peut-être possible de faire", ajoute-t-il, la voix tremblante.

Luc Alphand ajoute :  "Je l'ai vécu avant avec le ski, même si j'ai connu ça avec la moto aussi, l'auto. C'est tout le Dakar qui est endeuillé, c'est très triste et personnellement, c'est difficile à vivre."

Ce sont des images qui sont dures, qui rappellent une dure réalité : c'est un sport à risque.

Luc Alphand

à franceinfo

Les autres motards passent à côté du corps du pilote couché à terre, recouvert par une couverture de survie. "On n'y croit pas en fait", réagit le Français Benjamin Mélot. "On passe devant, j'ai vu la moto, j'ai vu les médecins qui étaient en train d'essayer de les ranimer. On se dit que c'est grave, qu'il va revenir... C'est une grosse perte", raconte-t-il.

"Ce sport-là est dangereux, on le sait"

Évacué à l’hôpital de Layla (Arabie saoudite), le décès de Paulo Gonçalvés a été constaté. "Ce sont des moments très difficiles", déclare David Castéra, le directeur du Dakar. "On est là pour tout l'inverse de ça, pour le rêve, pour le plaisir de voir ces gens qui étaient heureux, et là on vit le pire des moments".

"C'est dangereux", ajoute le directeur du Dakar, qui a fait cinq fois la course à moto. "Vous partez le matin, vous avez la boule au ventre aussi des fois, parce qu'on n'a pas de protections, on n'a rien, et ils le savent tous, ces pilotes-là. En l'occurrence, c'est un professionnel qui connaissait bien le risque. Ce sport-là est un sport dangereux, et on le sait", affirme-t-il.

David Castéra rendra hommage à Paulo Gonçalvés dimanche 12 janvier au briefing. Le motard portugais est le 25e pilote et 20e motard à trouver la mort sur le Dakar depuis sa création en 1979.

Le Dakar 2020 endeuillé - Reportage de Guillaume Battin

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