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Alain Prost : "La F1 reste un objet technologique absolument formidable"

Alain Prost, sur franceinfo samedi, à la veille du coup d'envoi du Grand Prix d'Australie, décrypte la nouvelle saison de Formule 1. 

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Alain Prost le 22 mars 2018, sur le circuit d'Albert Park, en banlieue de Melbourne en Australie. (MAXPPP)

Le championnat du monde de Formule 1 reprend dimanche 25 mars, avec le Grand Prix d'Australie (départ à 7h10, heure française). Cette saison et les prochaines, on ne verra plus les "grid girls" sur le bitume, elles seront remplacées par des enfants. C'est l'une des conséquences du mouvement #MeToo.

Sur franceinfo samedi, Alain Prost décrypte les autres grandes nouveautés de cette saison : l'apparition du Halo sur les voitures et le retour du Grand Prix de France sur le circuit du Castellet, dans le Var. Le quadruple champion du monde de F1 livre aussi son analyse de la place de la France dans la discipline aujourd'hui.

F1 : Alain Prost commente les nouveautés de la saison 2018/2019 (entretien avec Guillaume Battin)

franceinfo : Que pensez-vous du Halo, le nouveau dispositif de protection de cockpit censé renforcer la sécurité des pilotes, mais qui divise dans le monde de la F1 ?

Alain Prost : Je n'aime pas le Halo. Je ne trouve pas ça esthétique. Je ne trouve pas ça génial pour la F1. C'est lourd. Est-ce que c'est bien pour la sécurité des pilotes ? Bien sûr que c'est bien. Tout dépend comment vous posez la question.

Mais, est-ce une bonne chose que la F1, qui rime avec haute technologie, tente des choses ?

Je crois que c'est un vrai débat de fond. Aujourd'hui, il y a un vrai débat sur ce que doit être la F1. C'est un peu une nostalgie d'une certaine époque au niveau des moteurs, du bruit, de la finesse et de l'esthétique des voitures (...) Le Halo vient justement pendant cette période-là. Techniquement, c'est intéressant parce que c'est un objet qui peut résister à je ne sais pas combien de tonnes [12 tonnes]. Donc c'est génial. Est-ce que ça doit être un show, est-ce que ça doit être un spectacle, un sport, un environnement purement technologique ? Ce sont des questions qu'on se pose aujourd'hui, mais la F1 reste de toute façon un outil marketing et un objet technologique absolument formidable dans le monde entier.

La France est représentée, cette année encore, par trois pilotes : Romain Grosjean (Haas), Esteban Ocon (Force India) et Pierre Gasly (Toro Rosso). Il y a aussi les ingénieurs, les patrons d'écuries (chez Renault, Sauber...) et le retour du Grand Prix de France dix ans après. Êtes-vous heureux de voir ce renouveau de la France dans la F1 ?

Je crois que c'est ça la vraie satisfaction : avoir une sorte de synergie autour de la F1 en France comme on l'a eue dans les années 70-80, on a eu jusqu'à sept pilotes français. On a surtout une génération de jeunes pilotes très bons, la tête bien faite. Ça, c'est peut-être ce qui compte le plus par rapport à ce qu'on a peut-être vu à une certaine époque. Renault plus qu'impliqué en F1, le Grand Prix de France qui revient, les diffuseurs... Il y a un engouement et une synergie qui est en train de se recréer. Et ça, c'est indispensable pour qu'on ait du succès dans le futur.

Votre favori cette saison ?

Je pense qu'Hamilton et Mercedes sont quand même parmi ceux qu'on verrait bien gagner un cinquième titre. Mais il va avoir Vettel en face de lui avec la Ferrari et le même objectif. Et puis pourquoi pas Red Bull-Renault qui semblait quand même très fort à Barcelone il y a quelques semaines.

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