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Trois Mansell pour le prix d'un !

S'il en est un qui ne gâche pas son plaisir en découvrant les 24 Heures du Mans, c'est bien le Britannique Nigel Mansell, ancien champion du monde de F1: à 56 ans, il participe pour la première fois à la grande course d'endurance, avec ses deux fils Leo et Greg.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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"C'est l'expérience la plus extraordinaire de ma vie. Maintenant que j'ai vécu ça, je peux le dire: c'est la course la plus extraordinaire du monde. Je ne vous aurais pas dit cela il y a quelques années", a d'abord dit Nigel mercredi soir, après ses premiers tours de nuit sur le circuit de la Sarthe.
"C'est la première fois que je roule la nuit. Ce circuit est envoûtant. Les phares des voitures, c'est magique", a-t-il ajouté, heureux comme un gamin. Le cofondateur de l'écurie Beechdean-Mansell, avec un ami numéro 1 de la crème glacée outre-Manche, s'est aussi rendu compte cette semaine que l'endurance est d'un niveau élevé, et largement sous-estimée. De plus Nigel, toujours égal à lui-même, est à la fois pilote, c'est la moindre des choses, patron, par nécessité, et professeur ès pistons pour ses fistons. Les leçons doivent être bonnes puisque papa (60e temps des essais, en 3:51.015) est allé moins vite que Greg (22 ans, 33e temps en 3:36.897) et Leo (25 ans, 51e temps en 3:35.669).

Pour les Britanniques, et essentiellement les Anglais, Le Mans est la course d'endurance la plus vénérée, ils constituent la grande masse des spectateurs payants. Les oriflammes barrés de la Croix de Saint-George foisonnent et la famille Mansell court dans une Ginetta, un véritable artisan du Yorkshire spécialisé dans la fabrication de jolies GT. Pour tous ces adeptes de l'endurance, la venue de "Nigel", qui plus est au volant d'une Ginetta, est un pur bonheur. Certains vont même le voir pour la première fois en piste, et pas pendant une heure et demie, comme en Grand Prix, mais durant deux tours d'horloge. Sa venue au Mans, même à un âge avancé, est accueillie très favorablement par ses compatriotes pilotes. Ecossais et donc britannique, le double vainqueur Allan McNish (1998, 2008) est formel: "Je peux vous certifier que Nigel a encore le feu sacré, sinon il ne serait pas là".
D'autres usent d'un humour "british" pour saluer sa venue, tel l'Allemand Marco Werner (triple vainqueur en 2005, 2006 et 2007) qui s'est adressé à ses mécanos en ces termes: "Grâce à vous, j'ai enfin pu doubler Nigel Mansell".

"Notre ambition est d'abord de finir, et si on arrive à avoir une place sur le podium, ce sera la cerise sur le gâteau. Mais déjà, si on termine, on se sera bien amusés", a annoncé Mansell, définitivement converti à l'endurance. Il s'était posé quelques questions, début mars, après s'être envolé sur un vibreur du circuit Paul Ricard. Après ce moment de grande solitude, le père Nigel a décidé de continuer l'aventure, avec ses fils. C'est de la course en famille, mais c'est quand même du business. Les droits des photos sur internet sont déposés au nom de Nigel Mansell. Car comme dirait un célèbre ancien entraîneur de football, Guy Roux, à peine plus âgé que Mansell, "faut pas gâcher".

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