Toyota, une équation à deux inconnues
Faute de comparaison en course avec les Audi, on se gardera bien d'être affirmatif au sujet des chronos de la TS030. Toutefois, il y a quelques enseignement à tirer de la journée test du 3 juin dernier, seule référence chronométrique de la LMP1 japonaise. Si les deux constructeurs ont surtout cherché les meilleurs réglages et caché une grande partie de leur jeu, Toyota n'a jamais été largué par les quatre R18, répliquant le plus souvent possible aux avancés des Audi. Objectif inavoué de Toyota, la pole position n'en reste pas moins une des priorités de la marque pour démontrer son potentiel. En fin de journée, Alexander Wurz avait le meilleur temps des deux premiers secteurs du circuit mais n'a jamais pu aller au bout de son idée. Soit à cause du trafic, soit à cause du drapeau rouge qui a mis fin à la séance, soit pour ne pas trop affoler la concurrence et l'ACO. Toujours est-il que les TS030 ont récupéré de Peugeot cette vélocité qui faisait des 908 des bêtes de ...sprint. Cela n'a pas échappé à Audi qui se méfie des Japonais, faute d'informations précises sur ce nouveau concurrent. "Au Mans, nous serons confrontés pour la première fois en course à Toyota, qui apparait comme notre plus solide rival. Nous ne savons pas précisément comment se situeront nos adversaires", confirme le Dr Ullrich. Elément de réponse mercredi lors de la première journée d'essais.
Partir d'une feuille blanche. Utiliser une nouvelle technologie (hybride). Ne faire aucune course avant Le Mans. Un triple handicap pour Toyota à la veille de son retour aux 24 Heures du Mans. Dans ces conditions, la TS030 peut-elle vraiment rivaliser avec les Audi R18 e-tron quattro et Ultra ? Si la rapidité est déjà au rendez-vous, c'est que les ingénieurs ont déjà fait une partie du chemin. Mais en endurance, le principal obstacle vient de cette satané fiabilité qui a coûté la victoire à plus d'un prototype, surtout les plus véloces. Avec son expérience de la F1 et son staff colossal, Toyota n'a rien laissé au hasard. Sans cet accident au Paul Ricard en avril, le team serait pile-poil dans son tableau de marche. Depuis, Toyota cravache pour se présenter au Mans en bon état de marche. Spa est passé à la trappe pour éviter de se retrouver dans la Sarthe sans aucun châssis en cas d'accident. Ce détour en Belgique va manquer dans le bagage de la TS030. Elle a beau avoir accumulé des milliers de kilomètres, elle n'a jamais été éprouvée en course. Le 3 juin dernier, hormis une crevaison, elle a tourné comme une horloge. Si on ne se fait aucun souci pour son bloc moteur essence, c'est autour que les inquiétudes sont les plus grandes. Sur ces petites pièces presque anodines qui ont parfois changé le sort d'une course et couronné une marque plutôt qu'une autre. Toyota en sait quelque chose après avoir perdu Le Mans 1994 et 1998. Cette année-là, la GT-One avait mené 213 tours sur 351 avant de casser sa boîte de vitesse à 1h40 du drapeau à damiers...
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