Tournez les hélicos !
Dans un espace aussi vaste que le désert, dans une course où les distances sont aussi importantes et dont les conditions sont délicates, l'hélicoptère devient forcément important dans tous les domaines."Le premier domaine évidemment, c'est celui de la sécurité.Il y a les hélicoptères médicaux qui peuvent intervenir en cas d'accident, les hélicoptères de direction de la course, qui surveillent et contrôlent le déroulement de l'épreuve, et qui sont aussi médicalisés pour une intervention rapide en cas de nécessité, et il y a aussi les trois hélicoptères télévision destinés à fournir les images et faire en sorte que les superbes paysages que nous survolons arrivent chez tous les téléspectateurs du monde".
Tout cela évolue durant toute la journée selon un ballet aérien qu'il convient de bien régler. La coordination est essentielle."Heureusement le ciel est vaste, confie Franck. On a des règles strictes que l'on respecte. Les trois hélicos télévision sont prioritaires pour filmer. Quand ils filment, les autres hélicos amenés à se trouver au même endroit vont alors voler plus haut pour ne pas qu'il y ait d'interférences. Évidemment, s'il y a un accident, c'est l'hélicoptère médical qui est prioritaire". De toutes façons, les choses sont bien huilées et les pilotes le plus souvent expérimentés connaissent les procédures. "Nous avons une fréquence en commun et nous pouvons communiquer".
Sur un Dakar, même si l'histoire du rallye reste marquée par des souvenirs funestes, rares sont les situations au cours desquelles les hélicoptères ne peuvent pas assurer leurs rotations."On pense souvent que le vent est un problème. Non, le vent est un ami, nous en servons pour naviguer. Le problème qui peut se poser concerne surtout la visibilité, quand il y a du brouillard ou des tempêtes de sable. Mais le vent très rarement, sauf s'il est très violent comme ce fut le cas l'autre jour dans la Cordillère des Andes. C'est pour cela que nous avons décidé de passer plutôt le matin quand le ciel est plus calme". L'absence d'hélicoptère pour quelque raison que ce soit, déstabilise toute l'organisation, tant l'ordonnancement de la course que celui des journalistes de France Télévisions par exemple, qui suivent les concurrents sur la piste. En l'occurrence, même s'ils se régalent du paysage dont ils s'emplissent les yeux, l'hélico reste un outil de travail. Il n'est pas question de faire du tourisme. Même si les demandes sont souvent nombreuses de voler pour le plaisir, de la part de suiveurs, de gens du bivouac, de personnalités ou d'invités qui ont envie de faire un petit tour au-dessus du Dakar.."Effectivement, nous avons beaucoup de demandes. Tout le temps. Malheureusement ce n'est pas toujours possible. C'est très réglementé. Seules les personnes qui on une fonction ont droit d'embarquer dans l'hélico" précise Franck Arrestier..
L'homme connaît autant le Dakar que les courants aériens. "J'ai eu une chance énorme que j'ai toujours. J'ai fait un petit bout de Dakar en 1989. Dès que j'ai commencé mon métier, j'ai baigné dans le Dakar. Là, c'est mon 16e, le premier en Amérique du Sud". Mais si c'est une belle parenthèse dans l'année, c'est aussi une mission très particulière. "Il faut le savoir. Les paramètres sont particuliers. Les conditions de vol dans le désert, la charge de travail, l'amplitude horaire...Il faut une bonne hygiène de vie, penser à bien récupérer, avoir un minimum de sommeil, et beaucoup boire, faire attention à sa santé". S'il a suivi et accompagné l'évolution du rallye, Franck Arrestier qu'on ne pourra pas ajouter sans cesse des hélicoptères, quelles que soient les demandes qui peuvent intervenir. "C'est un problème de logistique. On nous fourni du kérosène car on n'a pas assez de carburant pour couvrir toute la spéciale. Forcément il y a des points de ravitaillement. Mais on ne peut pas les multiplier. Il ne faut pas que le Dakar devienne un rallye d'hélicoptères".
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