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Sébastien Bourdais ne veut plus finir deuxième au Mans

Raymond Poulidor a bâti sa notoriété sur sa collection de deuxièmes places au Tour de France alors qu’il a gagné de nombreuses courses. Un destin qui ressemble à celui de Sébastien Bourdais, trois fois recalé au deuxième rang dont une fois pour 13 secondes. Faute de trouver un baquet dans une LMP1 de pointe, le Manceau espère conjurer le sort avec Ford en GT.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Sébastien Bourdais comme un poisson dans l'eau avec Ford sur le circuit du Mans (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Qui mieux que Sébastien Bourdais pouvait faire le lien entre les 24 Heures et Ford, entre passé glorieux et présent enchanteur, entre Le Mans et l’Amérique, entre rillettes et Coca ? Néophyte dans la Sarthe mais acteur de premier rang en Indycar, Chip Ganassi ne s’est pas trompé en recrutant le pilote manceau pour le grand retour du constructeur de Detroit sur la terre de ses exploits à la fin des années 60. Bourdais est connu outre-atlantique pour ses exploits en ChampCar (4 titres) et ses succès réguliers en Indycar. Personne n’ignore ses origines mancelles et sa quête inassouvie des 24 Heures dont il connaît chaque recoin. Boudé par Audi, Porsche et Toyota après le retrait de Peugeot en 2012, Bourdais attend encore en gare du Mans. « Je suis né ici et cette course me tient vraiment à cœur, raconte Bourdais. J’y ai couru dix fois. Ça fait partie de ces courses que j’aimerai bien gagner un jour. J’adore Le Mans, cette course me passionne. » C’est bien connu, un train peut en cacher un autre. Celui de Ford a pris la voie du GT mais pourrait enfin le conduire en haut du podium. « Ce n’est pas la GT40 mais sa descendance. C’est pour fêter leur première victoire en 1966 qu’ils reviennent ici. »

Juin 68

En astrologie, on dirait que toutes les planètes s’alignent dans l’axe de Sébastien Bourdais. Il n’avait qu’un week-end de libre en juin et c’est tombé sur celui de la course. Malgré leur six mois de roulage dans les jantes, les Ford sont compétitives. Elles ont également bénéficié d’un ultime coup de pouce avec la réduction autorisée de 5 kg après les résultats de la journée test. Cet allégement ajouté à celui de 20 kg avant la journée test fait grincer quelques dents parmi la concurrence. Avec Dirk Müller et Joey Hand, Bourdais forme un trio de poids sur la N.68, l’Allemand réussissant mercredi le meilleur temps de la première séance d’essais qualificatifs en 3’51’’185. Mais comme en astrologie, il n’y a aucune garantie sur la victoire. La catégorie GTE Pro est constituée d’équipes usine et fait toujours l’objet d’une intense bagarre. Gagne celui qui est rapide, régulier, fiable et chanceux. « Ford n’est pas revenu pour faire de la figuration, assure Bourdais. Après est-ce qu’on aura la réussite et la fiabilité pour s’imposer ? Avec la BOP (balance of performance), tout le monde aura sa chance à condition de ne pas faire d’erreur ou de rencontrer un problème mécanique. » La chance, un paramètre que personne ne peut gérer. Bourdais pourrait en parler mieux que les autres.

VIDEO : Bourdais, l'enfant du pays est de retour

VIDEO. Sébastien Bourdais, l'enfant du pays est de retour

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