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Formule 1 : avant le duel entre Lewis Hamilton et Max Verstappen, les cinq précédents les plus marquants où le titre mondial s'est joué lors du dernier Grand Prix de la saison

C'est la dernière course de la saison, à Abu Dhabi, qui départagera Lewis Hamilton et Max Verstappen dans leur course au titre mondial. Un final haletant qui n'est pas une première dans l'histoire de la F1.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louise Le Borgne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Jacques Villeneuve (Williams-Renault), à gauche, harponné par Michael Schumacher (Ferrari), à droite, lors du dernier GP de la saison 1997, à Jerez, en Espagne. (DPPI / DPPI MEDIA)

C'est un duel rugueux, où l'on se rend coup pour coup. Dépassements féroces, contacts à répétition, égos hors norme et saison haletante, la bataille fait rage entre Max Verstappen et Lewis Hamilton. Au fil de la saison, les deux hommes ont survolé les Grands Prix et renforcé une rivalité qui concerne aussi les dirigeants des écuries Red Bull et Mercedes. Il s'agit désormais de les départager sur l'ultime course de la saison, à Abu Dhabi, dimanche 12 décembre.

Sur le papier, les pilotes comptent le même nombre de points avant la dernière course. Avec sa victoire à Djeddah ce dimanche, Hamilton cumule désormais 369.5 points. Exactement comme Max Verstappen qui compte néanmoins l'avantage de mener 9 victoires à 8 sur son rival britannique. 

En Formule 1, la victoire s'est souvent jouée sur le fil, lors du dernier Grand Prix. Des courses mémorables où (presque) tous les coups étaient permis pour décrocher la victoire. Même les plus discutables.

Niki Lauda et James Hunt : conclusion d'une année noire (1976)

Nikki Lauda et James Hunt, le 13 août 1978. (VOTAVA / IMAGNO)

Sur la piste et dans la vie, les deux hommes avaient des styles diamétralement opposés. Coureur décalé et fantasque, James Hunt alimentait une image de grand séducteur et de fêtard. Niki Lauda, génie du pilotage autrichien, était quant à lui réservé et méthodique.

En 1976, l’Autrichien menait d’une main de maître le championnat du monde. Mais lors de la dixième étape, il perdit le contrôle de sa voiture. Coincé dans le cockpit en feu, il frôla la mort et fut gravement brûlé.

L’histoire aurait pu s'arrêter là, mais à peine deux courses plus tard, Niki Lauda était miraculeusement de retour, des bandages sur le visage, bien décidé à disputer l’ultime Grand Prix pour conserver son titre. En son absence, James Hunt s’était rapproché dangereusement au classement général.

La course ne se déroula pas exactement comme prévu et, sous la pluie abondante de Fuji, Niki Lauda dut abandonner, laissant filer le titre au profit du Britannique. Pas de quoi entamer la volonté de Niki Lauda qui décrocha l’année suivante son deuxième titre mondial.      

Michael Schumacher et Damon Hill : un final chaotique (1994)

Michael Schumacher sur le circuit d'Adelaide en Australie, le 12 novembre 1994. (TOSHIFUMI KITAMURA / AFP)

Gagner le titre sur le fil, c’est aussi réaliser des manoeuvres discutables en Grand Prix. En 1994 à Adelaïde, pour le dernier Grand Prix de la saison, Michael Schumacher devancait d’un point et d'une victoire Damon Hill. Ce dernier, qui était devenu le pilote Williams numéro 1 depuis la disparition d'Ayrton Senna, était peu à peu remonté sur le pilote allemand au classement général.

Sur la grille de départ australienne, Schumacher et Hill prenaient rapidement les commandes. Mais au 35e tour, l'Allemand manquait son freinage dans un virage et allait droit dans le mur. Revenant sur la piste, il accrochait Hill et les deux voitures se retrouvaient sur le carreau. Avec ce final complétement chaotique, le pilote allemand décrochait son premier titre de champion du monde. 

Michael Schumacher et Jacques Villeneuve : le final le plus rugueux (1997)

L'écurie Williams-Renault célèbre le titre en 1997 à Jerez, en Espagne. (DPPI / DPPI VIA AFP)

C’est peut-être le duel le plus dantesque de l’histoire de la F1. Avant le départ de la dernière course de la saison, à Jerez, en Espagne, un seul petit point séparait Michael Schumacher (Ferrari) de Jacques Villeneuve (Williams-Renault).

Mais au 47e tour, l’Allemand sentit que le championnat lui échappait. Jacques Villeneuve tentait alors une manoeuvre osée et déboîtait par l'intérieur. Michael Schumacher, sous pression, donnait en réponse un violent coup de volant sur la droite, harponnant son rival. Une manœuvre dangereuse qui lui valait de terminer la course dans les graviers, complètement enlisé.

Pire, cette manœuvre dangereuse entraînait sa disqualification, permettant à Jacques Villeneuve de décrocher le titre. Une stratégie plus que discutable, franchement antisportive, qui restera néanmoins gravée dans les annales de la Formule 1.

Sebastian Vettel et Fernando Alonso : scénario pluvieux pour un duel à répétition (2012)

Sebastian Vettel sur le Grand Prix du Brésil à Sao Paulo. (MIGUEL SCHINCARIOL / AFP)

À Sao Paulo en 2012, il y avait de l’orage dans l’air. Pour l’ultime course de la saison, Sebastian Vettel (Red Bull) devançait de 13 points son grand rival, Fernando Alonso (Ferrari). Tout restait donc possible pour l'Espagnol, champion en 2005 et 2006 mais second en 2010 derrière... Sebastian Vettel.

Sous une pluie fine, le pilote Ferrari réalisait un bon départ, se placant en deuxième place, loin devant Vettel, alors sixième. Mais la sortie de route de Paul Di Resta scellait l’issue de la course. Le drapeau jaune ne laissait que deux petits tours de circuit aux pilotes, faisant échouer Fernando Alonso à trois points du sacre et offrant un troisième titre à Vettel. La dure loi des drapeaux en F1.

Hamilton et Rosberg : combat fratricide chez Mercedes (2016)

Lewis Hamilton et Nico Rosberg, en novembre 2016, à l'issue du Grand Prix d'Abu Dhabi. (ANDREJ ISAKOVIC / AFP)

Si Max Verstappen donne du fil à retordre à Lewis Hamilton, le Britannique pourra compter sur son expérience en championnat. Car avant Verstappen, il y avait Rosberg et déjà, la victoire s'était jouée dans un mouchoir de poche.

Le scénario s'est répété plusieurs années, et si Lewis Hamilton avait pris l'avantage lors des premières saisons de cohabitation entre les deux pilotes, Nico Rosberg a su prendre sa revanche. En 2016, c'est Nico Rosberg qui menait à son tour le championnat, avec Lewis Hamilton à ses trousses. Dans le dernier tour de la course, Hamilton défiait les ordres de l’équipe technique en ralentissant pour retenir Rosberg dans le peloton, offrant ainsi l’opportunité à Vettel et Verstappen de le dépasser. Une manoeuvre qui lui aurait permis de remporter le titre. Malgré la tactique d'Hamilton, assez discutable, Rosberg terminait 2e du Grand Prix, et remportait le titre mondial avant de quitte le monde de la F1.    

Autant de scénarios qui peuvent laisser espérer un final d'anthologie, quoi qu'il advienne, dimanche 12 décembre entre Max Verstappen et Lewis Hamilton.

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