Rallye de Suède: Ogier, Neuville et Loeb dans l'enfer du nord
"Je crains qu'avec la couche de glace présente actuellement, la terre apparaisse rapidement", arrachant les clous et réduisant l'adhérence. Sébastien Ogier (Citroën) n'est pas des plus optimistes à l'approche de cette 2e étape du championnat du monde. Son succès acquis au forceps au Monte Carlo n'a pas plongé le sextuple tenant du titre dans un bain de confiance. Surtout pas en Suède. Malgré trois victoires sur ce terrain si particulier (2013, 2015, 2016), il sait la fragilité des options. "Il faut toujours rester positif à l'abord d'un rallye, même si les probabilités [de gagner] sont faibles, j'y crois quand même, je vais faire le maximum avec ce que j'ai [...]. Mais la réalité nous dit qu'il y a de bonnes chances que ce soit difficile".
La seule manche "hivernale" de la saison recèle de nombreux pièges. Selon les organisateurs, "les conditions d'enneigement sont bonnes", même si "nous n'attendons pas plus de neige" pour les jours à venir. "Les conditions extrêmement froides depuis Noël ont laissé une certaine quantité de neige sèche sur les routes et les premiers retours indiquent qu'elles ne disposent pas de la traditionnelle couche de glace permettant aux pneus cloutés de faire valoir toute leur efficacité sur ce terrain de jeu. Les prévisions font également état de températures s'élevant jusqu'à 4°C durant l'épreuve". Ces températures peuvent tout changer. "C'était déjà de la terre molle [...] s'il fait 8-9 degrés jusqu'à samedi, ça va être galère", a averti Thierry Neuville (Hyundai), vainqueur l'an dernier ici-même.
Les pilotes nordiques favoris, Gronholm en vedette américaine
En Suède, lorsque les conditions sont difficiles, les regards se tournent souvent vers les pilotes nordiques. Depuis 2010, soit 9 éditions, cinq sont revenues aux Finlandais: Mikko Hirvonen ou Jari-Matti Latvala. Ce dernier a d'ailleurs les crocs, puisqu'il va prendre part à son 197e rallye: un nouveau record. Sur un terrain qui l'a vu s'imposer en 2008, pour devenir le plus jeune pilote victorieux d'une manche du championnat du monde (22 ans et 313 jours), il aspire à tirer son épingle du jeu au volant de sa Toyota Yaris. "La Suède, c'est un des mes rallyes préférés", dit-il. "J'adore piloter avec ces pneus cloutés sur la neige. J'ai travaillé dur pour obtenir de bonnes sensations en essais."
Sur un tracé si particulier, le constructeur japonais a même tenté un sacré coup. A 51 ans, Marcus Gronholm, le Finlandais volant, fait son retour derrière le volant. Vainqueur à cinq reprises ici, l'ancien grand rival de Sébastien Loeb avait couru sa dernière course en 2010 en Suède. "C'est un cadeau que je me fais pour mes 50 ans", a-t-il confié lors de sa récente intronisation au "Hall of Fame" (Temple de la renommée) des pilotes de rallye à Paris en janvier. Mais la réalité du terrain l'a vite rattrapé: "C'est compliqué de s'attendre à beaucoup car je suis en retrait [des circuits WRC] depuis neuf ans".
Gronholm va croiser la route de Loeb, qui n'a remporté ce rallye qu'une seule fois dans sa carrière 2004), et qui n'y a plus couru depuis 2013.
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