Dakar 2022 : "C'est un attentat", affirme un passager du véhicule qui a subi une explosion
Pour le pilote Thierry Richard, passager du véhicule touché par une explosion deux jours avant le début de la 44e édition du Dakar, il s'agissait d'un attentat.
Pour lui, pas de doute. Le pilote Thierry Richard, qui se trouvait à bord du véhicule touché par une explosion deux jours avant le départ du Dakar, s'est dit convaincu qu'il s'agissait d'un "attentat", mardi 4 janvier. "Quand on était penché par terre sur Philippe (Boutron, gravement blessé à une jambe) pour l'aider [à sortir du véhicule], on a vu qu'il y avait un trou dans le plancher, que ça ne pouvait pas venir d'un véhicule qui nous aurait percuté ou autre chose", a-t-il expliqué au micro de France Télévisions.
"On a vu l'impact sous le véhicule. On n'est pas bêtes, on sait ce que c'est aussi une déflagration. On a pris un souffle dans la voiture", a dit à l'AFP le pilote de l'équipe Sodicars à laquelle appartient également la victime, ajoutant : "C'est un attentat, on nous a fait exploser". "Si cet engin avait été placé ailleurs, et si ce n'était pas ce véhicule, on ne serait pas là aujourd'hui", a-t-il également confié à France Télévisions.
L'hypothèse d'un acte criminel n'est pas écartée par les autorités françaises
Les autorités saoudiennes ont écarté, samedi 2 janvier, la piste d'un acte criminel pour qualifier d'"accident" l'explosion qui a gravement blessé à une jambe Philippe Boutron, 61 ans, rapatrié après avoir été opéré en Arabie saoudite.
De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a appelé ses ressortissants à la "vigilance maximale", ajoutant au contraire que "l'hypothèse d'un acte criminel" n'était "pas écartée" et rappelant que "la menace terroriste persist(ait) en Arabie saoudite". L'organisation de la course avait elle expliqué qu'un "acte malveillant" n'était pas exclu.
Mardi, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé avoir ouvert une enquête du chef de "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Les investigations ont été confiées à la Direction de la sécurité intérieure (DGSI). "Je suis très satisfait que la France commence à bouger sur ce problème, qui est un attentat pour nous", a réagi le pilote Thierry Richard, qui affirme avoir "peur" aujourd'hui.
Également président de l'Union Sportive Orléans Football, club de troisième division, Philippe Boutron conduisait le véhicule au moment de l'explosion survenue à Jeddah, près de l'hôtel où ses occupants venaient de passer la nuit, il se dirigeait alors vers le stade où avaient lieu les vérifications sur les voitures devant prendre part au rallye-raid. "Nous sortions de l'hôtel pour aller au bivouac et 500 m après, la voiture a explosé", a déclaré Thierry Richard.
Des "scènes de guerre"
Thierry Richard, 57 ans, a évoqué des "scènes de guerre", des moments "très difficiles". Selon le Bordelais, six personnes étaient alors à bord, dont lui sur le siège passager. Le pilote a expliqué avoir été soulevé par le souffle et a ajouté que ses jambes avaient heurté le tableau de bord et que la voiture avait pris feu. Philippe Boutron a reçu les premiers soins sur place, administrés notamment par son copilote, Mayeul Barbet, après avoir été extrait du véhicule, selon ce témoignage.
"L'organisation a été très bien avec nous dès le départ, elle a tout géré pour Philippe y compris son rapatriement et ne nous a jamais demandé de ne pas parler à qui que ce soit", a-t-il poursuivi. Il est "très difficile de poursuivre le rallye" après ces événements a encore expliqué Thierry Richard. "On continue pour Philippe."
Sollicitées par l'AFP, les autorités saoudiennes se sont refusées à tout commentaire, tout comme le directeur de Sodicars, Richard Gonzalez.
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