Bob Wollek, l'Alsacien qui aimait les Porsche
Bien avant Luc Alphand, il y eut Bob Wollek. Les deux hommes n'ont pas le même palmarès sur les skis mais la trajectoire présente quelques similitudes. Wollek fût donc un cador des pistes avant de passer sur quatre roues. Champion du monde militaire et universitaire, il a fait partie de l'équipe de France de 1966 à 1968, la grande époque de Jean-Claude Killy. Le Strasbourgeois n'ira pas au bout de sa passion. Déjà. Victime d'une grave blessure lors des sélections pour les JO de Grenoble, il doit mettre fin à sa carrière. Vainqueur sans prétention du rallye du Mont-Blanc pendant sa période "blanche", Wollek tient là un prolongement tout trouvé à sa grisante soif de vitesse. Le talent du jeune homme se manifeste très vite. Deuxième du Volant Shell puis premier du Trophée Alpine, l'Alsacien se voit offrir un volant pour les 24 Heures du Mans 1968 qu'il termine 11e sur une Alpine 1300. Ce contact avec le monde de l'endurance va agir comme un révélateur pour Wollek qui va cependant tenter sa chance en Formule 2, l'antichambre de la F1. Les résultats sont là mais les portes de la F1 restent fermées à double tour. Heureusement, l'endurance lui ouvre les bras et fera du pilote une référence du milieu.
Pendant trois décennies, un constructeur est de toutes les victoires ou presque. Fiable et performant, Porsche impose sa griffe et attire toutes les pointures du moment (Ickx, Bell, Pescarolo, Stuck, Barth). Sans fioriture ni faiblesse, Bob Wollek tape dans l'il de Stuttgart et prend lui aussi une place dans la galaxie du constructeur allemand. Il sera de toutes les grandes victoires aux quatre coins de la planète (Sebring 1985, Daytona en 1983, 85, 89 et 91) sauf dans la Mecque de l'endurance, au Mans. En trente participations aux 24 Heures, dont 22 avec Porsche (7 fois dans le team officiel), l'Alsacien prendra quatre fois la deuxième place et deux fois la troisième. Malgré trois poles et 4 victoires de catégorie, jamais il ne pourra s'imposer au scratch dans la Sarthe. Endurant, Bob Wollek l'était pourtant jusqu'au bout des ongles. Son irréprochable condition physique, Wollek l'entretenait lors de longues sorties à vélo. Il avait pour habitude de relier Strasbourg au Mans la semaine précédant les 24 Heures. Une deuxième passion qui lui coutait la vie en Floride. Fauché par un camion la veille des 12 Heures de Sebring. Fauché avant d'avoir accompli son rêve.
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