Peugeot, le panache ...de fumée
A deux heures de l'arrivée, la coupe est déjà pleine. Exit la N.1, la N.2 et la N3 sur casse mécanique. Le fiasco total. Le dernier abandon de la 908 de Gene - Wurz - Davidson n'est qu'anecdotique car c'est bien avant que la course s'est jouée. La dernière survivante des Peugeot officielles jouait son va-tout. On ne pourra pas lui reprocher d'avoir tenté l'impossible, suscité l'espoir et d'y avoir perdu son moteur. "Tant qu'il nous reste une chance, on va la jouer quitte à tout casser", avait prévenu Olivier Quesnel. Le jeu en valait la chandelle malgré l'espoir d'une victoire si mince. Il n'existe plus. Dépité par cet ultime coup de poignard, le patron de Peugeot Sport fondait en larmes. Inconsolable, il trouvait en son alter ego d'Oreca Hugues de Chaunac une solide épaule et quelques mots réconfortants. "Je suis désolé, a fini par lâcher Quesnel après quelques minutes. Lundi on se remet au travail pour la belle en 2011 avecune nouvelle voiture. On avait choisi l'option ça passe ou ça passe. Au moment où on ycroyait, une baisse de pression d'huile a mis fin à la course. On ne visait pas la deuxième place maisla première. Mais le rythme était hors norme..."
Même cause, même effets, la 908 confiée à Oreca craquait à son tour à une heure vingt de l'arrivée. Le superbe baroud d'honneur de Loïc Duval pour arracher le podium à la N.7 aura été vain. Restera un nuage de fumée, de l'huile sur la piste, un record du tour pour le Chartrain (3'19"074) et une pole pour Bourdais (3'19"711). Fait rarissime, c'est dans la 4e année de la 908 que le constructeur va connaître sa plus grosse désillusion, son plus gros déchet. 2009 avait permis de gommer les problèmes de fiabilité du début. On les croyait à l'abri. Eux aussi. Le moteur cassé aux essais des 1000 km de Spa n'était peut-être pas si anodin que cela, à un mois de la classique mancelle. Trois V12 diesel connaîtront le même sort un mois plus tard dans la Sarthe sur les voitures N.1, N.2et N.4, tandis qu'un support de suspension avait percé la coque sur la N.3 en début de course. Un mal inconnu a frappé les Lionnes, peut-être coupables d'avoir trop tiré sur la machine à cause de la pression d'Audi moins rapides mais à la fiabilité retrouvée. Le mérite en revient aux troupes du Dr Ullrich qui a mis à profit son incomparable expérience du Mans pour réaliser un improbable doublé. Et voilà le constructeur d'Ingolstadt qui va rejoindre Ferrari au palmarès. Pas avec la même légende mais avec neuf succès au compteur. C'est ça qui compte.
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