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Oak Racing garde le moral pour Moreau

Depuis dix jours, Jacques Nicolet ne décroche plus de son téléphone et ne compte plus les allers-retours jusqu’au CHU d’Angers. Gravement touché aux vertèbres (écrasement de la 12e vertèbre), son pilote Guillaume Moreau se bat pour retrouver ses sens et toute sa mobilité. Cet accident a mis le patron du Oak Racing et son écurie dans un drôle d’état avant les 24 Heures du Mans.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Le Mans est avant tout une histoire d’homme. Celle qui unit Guillaume Moreau à Jacques Nicolet est très forte. Quant la Oak Pescarolo – Judd N.15 s’est encastrée dans le mur au virage du karting, c’est comme si des milliers de bulles s’étaient échappés du pétillant homme d’affaires, gentleman driver et catalyseur de talent. Une part de la magie du Mans s‘est évaporée dans le fracas d’une coque en carbone. Engagé sur la Morgan-Judd N.24 en P2, Nicolet sait qu’il va devoir se faire violence pour affronter la piste et les dix-neuf autres furieux de sa catégorie. Jeudi, ses premiers mots furent encore pour donner des nouvelles de son protégé, ré-opéré lundi. Par chance elles sont plutôt bonnes. "Guillaume a déjà récupéré de la mobilité puisqu'il se déplace avec un déambulateur, a expliqué Nicolet encore très ému. La nouvelle opération, qui s'est très bien passée, était destinée à accélérer sa récupération. Le but est qu’il puisse retrouver toute sa mobilité prochainement." Le Limougeaud devrait sortir du CHU la semaine prochaine pour rejoindre un centre de rééducation. « Nous allons essayer ce week-end d'être à la hauteur de son courage", a ajouté le patron du Oak Racing, la boule dans la gorge et le cœur serré.

Si gagner en LMP1 face à Audi et Toyota sera impossible, ce n’est pas la même musique en P2. « On a des ambitions très sérieuses dans le LMP2, confirme Nicolet. Nous avons tout fait pour jouer la gagne avec nos deux voitures. On veut montrer qu’on est aussi performant avec un Nissan ou un Judd. Il y a le même niveau de pilotes. C’est le même moment sur la même piste. Il n’y aura pas de consigne de course. Que le meilleur gagne en espérant que les deux soient sur le podium. » Après les déboires de Spa, Oak n’a pas mis ses œufs dans le même panier. Echaudé par des soucis de fiabilité sur le moteur Judd, l’équipe a mis un Nissan dans la Morgan rose de Heinemeier Hansson-Leinders-Martin. Un pari pour Le Mans mais un excellent banc d’essais pour le choix de sa future motorisation. Dans une catégorie très dense, le team manager Sébastien Philippe y croit à condition de faire un sans-faute.

Pilote de pointe de la N.24, Olivier Pla s’attend à combat de tous les instants comme celui entre Peugeot et Audi l’an passé. « Quand on voit la grille des P2 avec les voitures et les pilotes, on se dit qu’il va y avoir une grosse bagarre, lâche le pilote toulousain. Le niveau n’a jamais été aussi élevé et la compétition aussi serrée. Il ne faudra rien lâcher. On a une excellente auto, on a beaucoup travaillé pour la course sans chercher la performance. La pole on y pense mais ce n’est pas le plus important. » Chargé de qualifier l’auto, Pla prendra le départ samedi avec une énorme pression. Sous le drapeau tricolore, il ne sera pas seul dans sa Morgan. Dans sa chambre d’hôpital, Guillaume Moreau a déjà la force d’appuyer sur un accélérateur.

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