Oak Racing garde le moral pour Moreau
Le Mans est avant tout une histoire dhomme. Celle qui unit Guillaume Moreau à Jacques Nicolet est très forte. Quant la Oak Pescarolo Judd N.15 sest encastrée dans le mur au virage du karting, cest comme si des milliers de bulles sétaient échappés du pétillant homme daffaires, gentleman driver et catalyseur de talent. Une part de la magie du Mans sest évaporée dans le fracas dune coque en carbone. Engagé sur la Morgan-Judd N.24 en P2, Nicolet sait quil va devoir se faire violence pour affronter la piste et les dix-neuf autres furieux de sa catégorie. Jeudi, ses premiers mots furent encore pour donner des nouvelles de son protégé, ré-opéré lundi. Par chance elles sont plutôt bonnes. "Guillaume a déjà récupéré de la mobilité puisqu'il se déplace avec un déambulateur, a expliqué Nicolet encore très ému. La nouvelle opération, qui s'est très bien passée, était destinée à accélérer sa récupération. Le but est quil puisse retrouver toute sa mobilité prochainement." Le Limougeaud devrait sortir du CHU la semaine prochaine pour rejoindre un centre de rééducation. « Nous allons essayer ce week-end d'être à la hauteur de son courage", a ajouté le patron du Oak Racing, la boule dans la gorge et le cur serré.
Si gagner en LMP1 face à Audi et Toyota sera impossible, ce nest pas la même musique en P2. « On a des ambitions très sérieuses dans le LMP2, confirme Nicolet. Nous avons tout fait pour jouer la gagne avec nos deux voitures. On veut montrer quon est aussi performant avec un Nissan ou un Judd. Il y a le même niveau de pilotes. Cest le même moment sur la même piste. Il ny aura pas de consigne de course. Que le meilleur gagne en espérant que les deux soient sur le podium. » Après les déboires de Spa, Oak na pas mis ses ufs dans le même panier. Echaudé par des soucis de fiabilité sur le moteur Judd, léquipe a mis un Nissan dans la Morgan rose de Heinemeier Hansson-Leinders-Martin. Un pari pour Le Mans mais un excellent banc dessais pour le choix de sa future motorisation. Dans une catégorie très dense, le team manager Sébastien Philippe y croit à condition de faire un sans-faute.
Pilote de pointe de la N.24, Olivier Pla sattend à combat de tous les instants comme celui entre Peugeot et Audi lan passé. « Quand on voit la grille des P2 avec les voitures et les pilotes, on se dit quil va y avoir une grosse bagarre, lâche le pilote toulousain. Le niveau na jamais été aussi élevé et la compétition aussi serrée. Il ne faudra rien lâcher. On a une excellente auto, on a beaucoup travaillé pour la course sans chercher la performance. La pole on y pense mais ce nest pas le plus important. » Chargé de qualifier lauto, Pla prendra le départ samedi avec une énorme pression. Sous le drapeau tricolore, il ne sera pas seul dans sa Morgan. Dans sa chambre dhôpital, Guillaume Moreau a déjà la force dappuyer sur un accélérateur.
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