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Nicolas Prost trace sa propre route

Ca fait belle lurette qu’on ne lui parle plus que de son père en interview. Bien installé en endurance, Nicolas Prost a fait ses preuves et n’attend plus qu’un volant chez un grand constructeur pour faire partie du gotha de la discipline. En attendant, il joue les rôles d’outsider avec l’équipe suisse Rebellion, premier team privé derrière les Audi et Toyota.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Nicolas Prost sur la Lola-Toyota du team Rebellion Racing

Prost et Le Mans, deux noms que l’histoire des sports mécaniques n’a pas voulu marier. Deux mythes trop éloignés pour se rencontrer. Question de sécurité surtout, le quadruple champion du monde de F1 désapprouvait la cohabitation entre pilotes professionnels et gentlemen drivers à une époque où la sécurité n’était pas ce quelle était aujourd’hui. Il a fallu un saut de génération pour voir un Prost déclarer sa flamme en endurance. Formé à l’école de la monoplace, Nicolas Prost a choisi une autre voie que celle de son père. Pour son bien. « Quand vous vous lancez dans une carrière ou votre père a réussi, c’est un poids lourd à supporter, reconnaît-il. Ce n’était pas facile au départ car on attendait beaucoup de moi. J’ai réussi à faire mes preuves en étant champion d’Europe de F3000 et ça m’a amené une certaine reconnaissance. Et puis d’avoir choisi l’endurance, de faire quelque chose d’un peu différent, de gagner des courses qu’il n’a pas gagné, ça été un bon choix. C’est plus épanouissant et je ne suis plus regardé comme le fils de. » Un choix approuvé par la papa qui soutient son fils dès qu’il le peut. De toute façon, Nicolas Prost a toujours un orteil en F1 puisqu’il est régulièrement dans le simulateur de l’écurie Lotus F1. Un travail « complémentaire » que le pilote apprécie même si c’est mieux de rouler pour de vrai dans une F1, ce qui arrive deux ou trois jours par an lors des rookie days.

Un rôle d'outsider

Epanoui en endurance, Nicolas Prost a trouvé refuge dans l’excellent team Rebellion. Après les désertions de Pescarolo (liquidation judiciaire) et Oak Racing (uniquement en LMP2), l’équipe suisse est l’une des dernières à oser affronter Audi et Toyota. Les deux constructeurs ont placé la barre trop haute mais les Suisses parviennent à bien tirer leur épingle du jeu. Vainqueur du Petit Le Mans en 2012 (sans Audi et Toyota), troisième à Sebring cette année (Toyota ne participait pas à la course), Prost savoure cette position de premier team privé. « On est les outsiders sur ce championnat, avance Prost. On est une équipe qui a beaucoup progressé depuis qu’on est arrivé en 2009 mais nos moyens restent relativement limités par rapport à Audi et Toyota. Le travail qu’on fait paye. On met chaque sou au bon endroit. On travaille très dur et quand on voit l’écart avec les Toyota, on est assez fier car on est assez proche. » Si Rebellion court après une victoire au Mans, Prost est assez réaliste sur ses  réelles chances de l’emporter un jour dans la Sarthe. « On est un team complètement privé. Aucun constructeur ne nous aide. C’est un peu David contre Goliath quand on se bat contre Audi et Toyota mais on se rapproche et on espère faire le mieux possible. On a fini deux fois meilleur privé au Mans ces deux dernières années. Même si pour beaucoup de gens ça ne veut rien dire, pour nous c’est vraiment super. Maintenant, il faut aller chercher plus haut. » Au Mans, au dessus de la sixième place, ce sera un exploit.

VIDEO : Portrait de Nicolas Prost (Gaël Robic-Didier Neyrac / Tout le Sport)

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