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MotoGP : Fabio Quartararo à la lutte avec ses vieux démons pour conserver son titre

La fin de saison n'est pas le point fort du champion du monde qui devra livrer bataille sur les deux derniers Grands Prix de la saison pour décrocher un deuxième titre de rang.

Article rédigé par Louise Le Borgne, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Fabio Quartararo lors du Grand Prix d'Australie de MotoGP, le 15 octobre 2022. (GIGI SOLDANO / STUDIO MILGARO)

Même le diable a ses démons. On lui promettait un boulevard vers le titre de champion du monde, le voici contraint d'emprunter un chemin de croix. Longtemps leader cette saison, Fabio Quartararo a perdu la tête du championnat de MotoGP, dimanche 16 octobre, au Grand Prix d'Australie. Le pilote, désormais mené de 14 points par son rival Francesco Bagnaia (233 points), pourrait manquer l'emballement final d'une fin de saison sous haute tension.

Des fins de saison difficiles

Visage fermé, casquette vissée sur la tête, "El Diablo" livre d'abord bataille contre ses propres démons : "Ca fait quelques courses que je n'arrive pas à profiter", expliquait dans un souffle l'intéressé au micro de Canal+. Neuf mois de campagne autour du monde, cela peut être long. Et Fabio Quartararo n'a pas l'âme d'un coureur de fond. 

En Australie, dimanche, le pilote a replongé dans ses travers. Parti en cinquième position mais plombé par une faute en début de course, Fabio Quartararo a abandonné sur une chute, à la mi-course, perdant ainsi la tête du championnat. "C'est une erreur de ma part, j'ai voulu trop pousser", a relevé l'intéressé au micro de Canal+

Rien ne laissait présager un final aussi incertain pour le pilote Yamaha, tant le champion du monde avait préalablement asphyxié le championnat. En juin, à mi-saison, "El Diablo" prenait le large au classement des pilotes en remportant une troisième victoire en Allemagne après celles au Portugal et en Catalogne. Des temps de passage plus qu'honorables pour celui qui comptait alors 34 points d'avance sur son dauphin Aleix Espargaro.

Alors que rien ne semblait pouvoir l'atteindre, la machine s'est cependant peu à peu grippée. Chutes, déficit de performances de sa moto par rapport aux impitoyables Ducati, erreurs stratégiques... l'avance du pilote s'est doucement réduite jusqu'à n'être qu'un lointain souvenir.

Le souvenir cuisant de 2020

Il faut dire que le champion du monde n'a jamais brillé par ses fins de saison. L'an dernier déjà, après son premier titre mondial assuré au Grand Prix d’Émilie-Romagne, le Français avait connu un automne plus compliqué. Cinquième à Valence, contraint à un abandon à Algarve, Quartararo avait laissé filer à Ducati le titre constructeurs et le titre par équipes. 

Mais c'est sans conteste le scénario de la saison 2020 qui vient à l'esprit des observateurs tant l'histoire semble bégayer. Parti sur les chapeaux de roue en remportant les deux premiers Grands Prix de la saison, le n°20 avait enchaîné les problèmes techniques avant de caler dans la dernière ligne droite. Héritant finalement d'une frustrante huitième place, Fabio Quartararo avait engagé un travail de préparation mentale pour ne plus connaître pareille désillusion.

"Retrouver du plaisir"

Fabio Quartararo n'est toujours pas un finisseur, mais, à 23 ans, l'homme a gagné en expérience. S'il était parti furieux de Thaïlande début octobre, le voici étonnamment emprunt de sérénité au micro de Canal+, comme délesté du poids de son statut de leader. "Je vais arrêter de penser au championnat, je vais profiter de ces deux dernières courses", a annoncé le Français. 

Le pilote est à l'image de sa Yamaha. Intouchable ou presque lorsqu'il survolait seul le championnat - faillible, une fois revenu à hauteur des pilotes. Fabio Quartararo a imposé son style tout en efficacité et en maîtrise, mais il n'est pas le plus casse-cou du plateau. Le Français, qui pâtit du manque de vitesse de pointe de sa machine, va cependant devoir forcer sa nature et jouer des coudes pour récupérer son statut de leader.

"Quand on roule tout seul c’est quelque chose. Mais on a un style de pilotage qui est totalement différent des autres motos. C'est une difficulté qu'on a en course et surtout en groupe : même si on est collés on a du mal à préparer quelque chose donc il va falloir essayer de trouver une solution pour les deux dernières courses", expliquait El Diablo à l'issue du Grand Prix. 

Rendez-vous est pris pour le Grand Prix de Malaisie, le 23 octobre, où le Français ne devra pas lâcher plus de 11 points à son rival s'il souhaite empêcher l’Italien d’être sacré champion du monde de MotoGP. La victoire se jouera également sous le casque du champion du monde, avide de chasser ses derniers démons. "On essaiera de faire une petite différence. Ce n’est pas fini". 

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