GP de France : Johann Zarco trace sa route
« Bankable ». Claude Michy se frotte les mains. Pour l’organisateur du GP de France, la moto est enfin sortie de sa niche de fidèles. Un exploit signé Johann Zarco, double champion du monde Moto2 mais longtemps boudé par les médias grand public. Depuis qu’il frotte le cuir avec le gratin du MotoGP, son statut a changé. Sur les 200.000 spectateurs qui se déplacent au Mans ce week-end, beaucoup ont le N.5 apparent, parfois collé au 46 de Valentino Rossi, « dieu » en personne. Il n’y a pas match entre Zarco et le nonuple champion du monde italien mais le Français s’est taillé une belle part du marché. Dans les boutiques du circuit Bugatti, les drapeaux à l’effigie du pilote Tech3 s’arrachent comme des petits pains. Jeudi, lors du traditionnel bain de foule, on s’est bousculé pour voir l’idole de près, idem dans le paddock à la sortie du stand où les fans s’agglutinent pour l’apercevoir furtivement chevaucher son scooter jusqu’à son motor-home.
Pole et record au Mans
Pour Bruno Palmet, rédacteur en chef du Maine Libre, le quotidien sarthois, « Zarco tire tout le monde vers le haut. L’effet est palpable sur le circuit. » Deux facteurs expliquent cet engouement. Le premier est sportif et découle de ses performances au guidon. Après quatre courses, Zarco débarque en deuxième position du championnat du monde derrière Marc Marquez. Malgré sa Yamaha version 2017, il collectionne les premières lignes au nez et à la barbe des motos officielles de Rossi et Vinales (9 d’affilée, ndlr). Samedi, il s’est fendu d’une nouvelle pole devant son public, record de la piste à la clé. « Ce public me porte et ça me donne une énergie positive », a reconnu Zarco après sa qualification. Un boost qui fait sortir le pilote de sa ligne de confort. Lui qu’on dit discret, voire austère avec sa voix monocorde, est obligé de s’exposer davantage.
Atypique dans le milieu
Zarco donne à son public mais ne change pas. « C'est quelqu’un d’atypique dans le milieu, reconnaît Michel Turco de Moto Revue et consultant pour France Télévisions. Il n’est pas du tout bling-bling. L’humilité est restée malgré son succès. C’est aussi pour cela qu’il réussit car il a les pieds sur terre. » Et l’envie de transmettre sa passion au plus grand nombre. Ce rôle d’ambassadeur de la moto en France qu’il rêvait d’endosser n’est pas destiné à servir ses ambitions. Zarco voit plus grand pour les autres. Il se rêve en passeur. Juste pour faire partager au plus grand nombre sa passion de la moto et fabriquer la nouvelle génération de motards. Avec une victoire dans la catégorie reine, le chemin ne sera plus très long.
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