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Derrière Fabio Quartararo et Johann Zarco, "il faut qu’on constitue un vivier plus important de pilotes", prévient le président de la Fédération française de moto

La France accueille le 1 000e Grand Prix de MotoGP de l'histoire, dimanche 14 mai, au Mans.
Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les pilotes français Johann Zarco et Fabio Quartararo, au Mans, avant le Grand Prix de France de MotoGP, le 11 mai 2023. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Le circuit Bugatti du Mans accueille, dimanche 14 mai, le 1 000e Grand Prix de MotoGP de l'histoire, pour une grande fête de la moto en France. Avec un Fabio Quartararo champion du monde en 2021 et un Johann Zarco qui bataille pour les podiums, les Français connaissent des heures fastes depuis quelques années. Mais derrière ces deux pilotes, l'Hexagone ne compte qu'un seul représentant dans les catégories inférieures, avec Lorenzo Fellon, en Moto3. Avec près de 30 000 licenciés en moto de vitesse, la Fédération tente d'attirer plus de jeunes pilotes pour former la relève. Sébastien Poirier, son président, explique à franceinfo: sport les axes de travail pour élargir le vivier de talents.

Franceinfo:sport : Fabio Quartararo a été champion du monde en 2021, Johann Zarco est un prétendant régulier au podium. Leurs succès ont-ils aidé à populariser la moto en France ? 

Sébastien Poirier : Tout à fait. L'année dernière, la Fédération française de moto a passé le cap des 100 000 licenciés pour la première fois, en atteignant le chiffre record de 102 000 licenciés. Donc la moto française se porte très bien, et notamment la moto de vitesse, qui représente 30 000 pratiquants environ. Je pense qu’une fédération brille à travers ses champions ; c’est le cas dans tous les sports. Et évidemment, le fait d’avoir un Fabio champion du monde et un Johann qui anime chaque Grand Prix, ça donne une très belle image de la moto. 

Derrière ces champions, la relève se fait pourtant attendre. Comment la Fédération travaille-t-elle pour obtenir un vivier de talents plus large ? 

Malheureusement, on n'a pas de pilote français en Moto2 et on en a un seul en Moto3. Derrière, on a un vivier de pilotes peu fourni mais de qualité, qu'il faut élargir. Donc l’idée c’est de reconstituer la masse pour avoir un peu plus de Français dans les catégories Moto2 et 3 dans les prochaines années. Nous avons restructuré la filière de la vitesse de haut niveau. Nous avons désormais huit championnats régionaux sur tout le territoire, sur des pistes de karting, ainsi que des championnats de France plus forts et plus marqués. Puis on accompagne aussi des pilotes qui roulent en European Talent Cup, qui est le championnat européen de référence où 95% du plateau de MotoGP a fait ses premières armes. C’est sans doute à travers eux qu’on pourra intégrer les grilles internationales. 

Fabio Quartararo avait, lui, choisi de s'expatrier en Espagne pour finir sa formation... 

Tout à fait, et Johann Zarco avait fait de même en Italie. Notre idée, c'est de mettre en place ce que l'Espagne et l'Italie ont réalisé, en organisant beaucoup plus de courses sur des pistes de karting, comme eux, car ce sont des pistes plus lentes mais plus propices à l'apprentissage et aux premières compétitions. Et ensuite il faut qu'il y ait le moins d'écart de niveau possible entre le championnat de France et l'European Talent Cup pour bien encadrer les pilotes qui y accèdent. On n’a jamais mis autant de moyens pour détecter les talents, pour les accompagner quand ils vont à l'étranger. On a créé une équipe de France espoirs en 2023 pour avoir trois pilotes qui sont aidés plus spécifiquement par la Fédération. On a parfaitement conscience d’avoir deux très bons ambassadeurs en MotoGP, mais il ne faut pas s’arrêter là et il faut qu’on constitue un vivier plus important de pilotes pour avoir des Français dans toutes les catégories d’ici quelques années.

La France dispose-t-elle d'assez de circuits pour la moto de vitesse ?

Il y a une cinquantaine de circuits de vitesse en France, mais tous n'acceptent pas la moto. Il y a donc de grandes zones comme la Bretagne ou le Rhône-Alpes qui n'ont pas de circuit de vitesse pour la moto et ce sont deux manques qui nous pénalisent. Plus il y aura de circuits qui autoriseront la moto, plus nous pourrons développer le haut niveau. L’objectif aussi, c’est de réduire nos émissions sonores, mais cela va s’inscrire sur un temps relativement long parce qu’on n’a pas toutes les clés en main. Cela dépend aussi des constructeurs et nous sommes en relation avec eux, parce qu’on a parfaitement conscience que les nuisances sonores posent problèmes sur certains circuits. Mais notre préoccupation principale, c'est d’abord d’homologuer le plus de pistes de karting possible, pour accueillir le plus de jeunes possibles. 

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