Marc Coma de l'autre côté de la barrière
L’homme ne change pas. Figé derrière son sourire et sa bonne éducation. La discrétion est sa marque de fabrique. Marc Coma n’est pas un beau parleur mais quand il l’ouvre, la rareté fait que tout le monde se tait et écoute. Un profil qui tranche avec celui de David Castera, jovial et bavard. Après le départ de l’emblématique directeur de course du Dakar chez Peugeot, ASO voulait un nom ronflant autant qu’un homme d’expérience. Celui de Coma s’est imposé comme une évidence. Sans proposition concrète sur quatre roues, le Catalan reçoit un coup de fil inattendu. Un mois après sa cinquième et dernière victoire sur le Dakar, Etienne Lavigne lui propose de le suivre sur une piste inconnue. "Je n'avais jamais imaginé que cette opportunité puisse se présenter, et il m'a fallu du temps pour réaliser et assimiler, mais il y avait un bon feeling avec ASO et Etienne", raconte Coma.
Une vision d'aventurier
Le temps de la réflexion passé, l’ancien leader de KTM accepte le challenge. "En rallye-raid, j'ai gagné tout ce que je pouvais gagner, l'obligation de gagner n'était plus là », explique-t-il presque en s’excusant. Sans trop savoir où il met les pieds, le Catalan se lance dans l’élaboration du parcours, parfaitement épaulé par le traceur italien Tiziano Saviero. Arrivé sur la pointe des pieds, Coma apporte son vécu de compétiteur. Il est le plus à même de sa voir la charge qu’un motard peut encaisser. « C'est toujours une grande compétition d'être dans le Dakar, j'y serai de façon différente, mais pour moi ce sera toujours une compétition, et je donnerai le maximum, (...) en essayant d'apporter ma vision de pilote, d'aventurier".
Il doit faire ses preuves
S’il lui faudra quelques éditions pour devenir un vrai patron de course, le boss du Dakar Etienne Lavigne n’est pas mécontent de sa trouvaille et de son apport. "David (Castera, ndlr) avait un vécu sportif tout à fait correct (cinq participations, trois Dakar terminés, un podium), mais Marc c'est exceptionnel, son expertise du Dakar en course est d'une autre dimension!", lâche Lavigne taclant au passage son ancien lieutenant. Reste à transformer l’essai en course où il faut veiller à la sécurité de tous les concurrents qui ne manquent jamais d’interpeller le directeur de course dès qu’un problème se présente. Diplomatie et relationnel sont indispensables au bon déroulement de l’épreuve. Après le jovial et très apprécié Castera, à Marc Coma de trouver son propre ton.
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