Lucio Alvarez, un inconnu qui va se faire un nom
Leur histoire n'est pas commune. Ils ne viennent pas de la moto comme le décuple vainqueur du Dakar Stéphane Peterhansel mais du quad. En 2010, les deux compères étaient au départ du 2e Dakar sud-américain. Sur les quatre roues d'un quad. Une belle aventure que seul Ronnie Graue a terminé (9e au général, ndlr) mais qui a forgé une belle complicité entre les deux Argentins. L'année suivante, ils faisaient route ensemble dans une Subaru. Après une édition d'apprentissage, ils se retrouvaient en 2012 chez Overdrive à piloter un Toyota au même titre que Giniel de Villiers. Un coup de maître car Lucio Alvarez conduisait la voiture au 5e rang à Lima, juste deux places derrière le Sud-Africain. Quelle progression pour le duo ! « Cette année, explique Alvarez, ce serait bien de réitérer l'exploit de rentrer dans les cinq premiers. La course sera très dure et difficile car il y a de nombreux pilotes rapides et les véhicules ont beaucoup progressé. Nous avons notre propre stratégie et nous roulerons vite... mais avec la tête ! »
Gentleman driver
Une stratégie payante d'entrée avec un pilotage sobre et très peu d'erreurs. Le solide couple continue de surprendre et son adaptation aux conditions fait merveille. Très tôt dans la 3e étape, un témoin de pression d'huile s'est allumé sur le tableau de bord. Pas de panique, Ronnie a tout réparé ...en roulant. "Nous savions que cela pouvait venir du capteur qui depuis le début nous joue des tours et nous ne nous sommes pas trop préoccupés, raconte Alvarez. Mais plus tard, la température du moteur a commencé à monter... Sans nous arrêter, Ronnie qui est un super mécanicien, a trouvé le fusible du radiateur qui avait grillé et l'a remplacé. Ensuite la température est redescendue et nous avons pu rouler sans autre souci." Côté volant, c'est pas mal non plus pour ce "gentleman driver" argentin fortuné. "il a du talent, ajoute son patron chez Overdrive Jean-Marc Fortin. On lui a fait faire un stage au centre Colin McRae mais il vit à San Rafael du côté des dunes de sable noir et connaît bien ce type de terrain."
Devant De Villiers
En tout cas, l'élève apprend vite, notamment au contact de Giniel de Villiers, vainqueur du Dakar en 2009. Lundi, l'élève a dépassé le maître, retardé à cause d'une grosse boulette en navigation. "C'était une étape difficile. Les dunes étaient excessivement compliquées à traverser, très techniques, dans le sable lourd et mou et avec de nombreuses dunes cassées !
Dans la grande descente, un quad avait chuté à mi-pente, nous sommes donc descendus doucement car c'était dangereux. Nous voulions signer une belle étape mais je ne pensais pas que nous ferions ce résultat et encore moins me retrouver troisième au général. Maintenant, il faut rester réaliste ; aujourd'hui cela nous a réussi, demain on ne sait pas... et la route est longue jusqu'à Santiago ! »
L'Argentin avait raison de se méfier car la 4e étape a été beaucoup plus difficile à négocier. Trahi par sa mécanique il a de nouveau perdu beaucoup de temps. Mais loin d'être fataliste, il pense avoir encore une carte à jouer sur une prochaine étape.
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