Le point à 23h : Changement de leader chez Toyota, Rebellion derrière SMP Racing
De notre envoyé spécial Quentin Ramelet
D'ici, on sent cette odeur. Celle qui ne peut plus nous tromper. Celle qui nous permet de distinguer une course normale à une course spéciale. Outre le fait qu'il n'est plus utile de vanter les mérites et la réputation des 24h du Mans, cette édition 2019 est partie sur les chapeaux de roue ! Après quatre premières heures marquées par une lutte de tous les instants, à tous les étages, les quatre suivantes ont fait passer l'épreuve dans une toute autre dimension. Aux dépassements incroyables et à une bataille épique se sont ajoutées une bonne dose d'imprévisibilité et une météo capricieuse. Des crashs, des abandons, des safety-car, ou encore des dépassements venus d'ailleurs, on a été servis dans tous les sens, et on n'a rien manqué !
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Toyota ne s'attendait pas à ça
Dans la catégorie reine, en LMP1, tout roulait comme prévu pour le team ultra-favori, Toyota Gazoo Racing. Sa TS050 n°7, conduite par Mike Conway, Kamui Kobayashi et Jose-Maria Lopez, gérait très bien son avance (+53'') sur sa soeur n°8 alors menée peu avant 21h par Fernando Alonso. C'est le moment justement où la course a pris un nouveau virage. Celle où l'improbable surgit de toutes parts avec de la pluie au-dessus du circuit de la Sarthe et des crashs à gogo !
Après plusieurs interruptions et l'intervention de plusieurs safety-car, tout l'écart glané par la n°7 partait en fumée et voilà les deux bolides nippons au coude à coude. Ce qui devait arriver arriva : en évaluant mal l'arrivée au virage de Mulsanne, Jose-Maria Lopez, au volant de la n°7, a filé tout droit dans les graviers. Il n'en fallait pas mieux pour Kazuki Nakajima (n°7) qui prenait les commandes de la course ! Au pointage de 23h00, le Japonais comptait près de 10 secondes sur son coéquipier argentin...
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Thomas Laurent a pris chaud, très chaud
Derrière les prototypes de Toyota, on ne retrouve plus la Rebellion n°3. La faute à une perte de contrôle de Thomas Laurent en approche du virage de Mulsanne. Juste après avoir réalisé un dépassement de grande classe sur la BR Engineering n°11 (SMP Racing), le pilote français a vu ses roues arrières se bloquer provoquant alors un gros écart contre les barrières de sécurité. Malgré une carlingue particulièrement bien amochée, la n°3 a réussi à reprendre sa course après 2'30 chrono de réparation dans ses stands et suite à un travail énorme des ingénieurs du team Rebellion Racing. A 23h00, la n°3 pointait tout de même à la 5e place à moins de deux minutes des deux voitures de SMP Racing désormais à l'affût d'une faute de Toyota.
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Le chat et la souris en LMP2
En LMP2, le mano a mano aussi magnifique que déroutant se poursuit entre l'Aurus 01 n°26 (G-Drive Racing) et l'Alpine n°36 (Signatech Alpine Matmut) qui ne cessent de se dépasser encore et encore. Le team français est toujours deuxième à moins de quinze secondes seulement de son grand rival russe. Si la victoire est l'objectif du trio Lapierre-Negrao-Thiriet, une belle deuxième place leur assurerait le titre mondial WEC en LMP2. Une très belle consolation quoiqu'il arrive...
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Plus qu'une Corvette en course !
En GTE pro, le scénario pourrait être comparé à ceux écrits par Alfred Hitchcock ! Après huit heures de courses intenses où personne ne veut lâcher le morceau, la Porsche n°92 mène une meute de loups affamés. Huit voitures pour quatre teams se tiennent en moins de 25 secondes ! Derrière Porsche, la Corvette n°63 et la Ferrari n°51 d'AF Corse suivent à moins de douze secondes. Ensuite, on retrouve trois Ford (les n°67, n°68 et n°69) et une deuxième Porsche, la n°93. En revanche, qui dit combat de titans, dit forcément dommages collatéraux. Dans une énième tentative de dépassement surréaliste, la Corvette n°64 a percuté la Porsche 911 n°88 du team Dempsey-Proton. Au final, ça s'est terminé violemment dans le décor et Corvette a dû prononcer l'abandon de son véhicule. Inévitable conséquence d'une course complètement dingue.
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