L'endurance à l'an 1
La vie sans Peugeot
Après avoir tant milité pour un championnat du monde d'endurance labellisé FIA (WEC), Peugeot a déserté l'année de son lancement. La nouvelle a surpris les employés de Peugeot Sport et tous les acteurs de la discipline. L'ACO, qui est à l'origine du projet et qui en sera le promoteur, a pris acte de cette triste décision. "Cest une grosse déception pour les 24 Heures du Mans et le Championnat du Monde dendurance de la FIA qui débute en cette année 2012. Une compétition créée à la demande des constructeurs en général et de Peugeot en particulier." Sans le Lion et ses 908, la saison s'annonce déjà comme une année de transition avant 2013 qui verra Audi confronté à un Toyota plus expérimenté et au renouveau de Porsche. Audi sera donc bien seul pendant que Toyota fera ses classes avec son LMP1 essence-hybride. Au Mans, l'assurance de voir deux nippones au départ a de quoi rassurer même s'il ne faudra pas trop rêver deux tours d'horloge plus loin. On en vient alors à se poser la question de l'engagement de la firme d'Ingolstadt. Au vu de tout le travail accompli cet hiver pour être performant au Mans et ailleurs (Audi a gagné les deux dernières éditions des 24 heures du mans mais avait été battu par Peugeot dans les autres courses), Audi ne retirera pas ses billes comme Peugeot mais réduira peut-être la voilure. La tentation est grande mais l'an 1 du WEC oblige les Allemands à respecter leur engagement.
Les artisants relèvent le défi
Face à Audi, pas de 908 privée, le constructeur sochalien refusant de faire rouler des clients sans présence officielle de la marque, mais des artisans chevronnés. Les constructeurs passent mais les "historiques" restent. Malgré un budget étriqué, Henri Pescarolo alignera une auto en WEC et deux dans son jardin des Hunaudières. Son voisin manceau OAK en fera de même en LMP1 tandis qu'il s'est associé avec Morgan pour ses LMP2. Aston Martin dans le flou le plus total après l'échec de son AMR-One, la surprise sera peut-être du côté des deux protos suisses de Rebellion, motorisés par Toyota mais sans hybride. En tout cas, le retour au "bercail"de Harold Primat en dit long sur les difficultés des Aston Au rayon nouveauté, on peut également noter la progression du Strakka Racing, 5e au Mans en 2011 avec une LMP2. De quoi faire sauter le pas aux Anglais qui débarquent dans la catégorie "reine" avec sa nouvelle HPD ARX-03a. Soutenu par Honda, le team espère jouer les trouble-fêtes avec le JR Motorsport qui fera rouler la même voiture.
L'énigme de l'hybride
Jamais contestée faute de confrontation directe avec un constructeur de renom en essence, la domination du diesel sera-t-elle mise à mal par l'arrivée de l'hybride ? Peugeot croyait à cette évolution technologique qui va dans le sens de l'histoire. En attendant d'éventuelles précisions sur l'avancement des 908 avant leur retrait, ce sont les Toyota qui serviront de comparaison face à l'Audi et qui établiront les premières équivalences du règlement. Moins restrictif qu'en F1, le système de récupération d'énergie, qui se recharge à chaque freinage, renvoie les watts à chaque accélération. Simple, efficace et surtout pratique pour les pilotes qui n'auront pas à appuyer sur un bouton pour booster leur moteur. Selon les pilotes Peugeot qui avait testé leur système, le gain pouvait être évalué à une cinquantaine de chevaux supplémentaires. Autant dire que l'ACO se prépare un joli casse-tête pour écrire un règlement aussi juste que possible entre les différentes motorisations. Des équivalences "favorables" serviront peut-être à Porsche dont le retour est lui programmé pour 2013 en LMP1. Comme Toyota avec sa technologie grand public, la firme de Stuttgart ne débarquera pas dans l'inconnu. Depuis 2011, elle fait courir au bon vouloir des organisateurs une 911 GT3-R hybride. Ce fût notamment le cas aux dernières 24 Heures du Nürburgring. Nul doute qu'ils seront prêt dès 2013.
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