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Indianapolis à l'heure française

Course mythique quasiment réservée aux pilotes du continent américain, les 500 Miles d'Indianapolis auront dimanche une petite coloration bleu-blanc-rouge. Trois Français figurent parmi les trente-trois participants. Deux pilotes rompus aux joutes US, Sébastien Bourdais et Simon Pagenaud. Un novice complet en Indycar : Jean Alesi. Objectivement, ils ont peu de chance de se battre pour la victoire. Les favoris sont Ryan Briscoe, James Hinchcliffe et Ryan Hunter-Reay.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Simon Pagenaud en qualifications à Indianapolis (ANDY LYONS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Une bague pour la veuve de Dan Wheldon
Susie Wheldon, veuve du pilote britannique Dan Wheldon, a reçu la bague de vainqueur des 500 miles d'Indianapolis que son mari aurait dû recevoir s'il n'avait pas trouvé la mort en octobre lors du Grand Prix IndyCar de Las Vegas. Wheldon avait remporté l'an passé pour la deuxième fois de sa carrière (après 2005) les 500 miles d'Indianapolis. "C'est un honneur d'être ici et d'accepter cette bague de Champion des Champions au nom de mon mari, a indiqué Susie Wheldon. Je suis fier d'être ici avec mes enfants, Sebastian (3 ans) et Oliver (1 an), pour célébrer la vie de leur père et sa réputation de grand champion et d'ambassadeur des 500 miles. "Je veux profiter de cet instant pour remercier tout le monde pour leurs signes d'amour et de soutien envers moi et ma famille ces derniers mois."

Comme en F1, ils sont trois Français sur la grille de départ. Deux nouveaux et un ancien. Mais le plus novice n'est pas celui que l'on croit. Jean Alesi, 47 ans, participera dimanche à ses premières 500 Miles d'Indianapolis. Une idée un peu folle pour l'ambasseur de Lotus. Folle car l'Indy500 est une jungle où il faut savoir se faire tout petit si on ne veut pas finir dans un mur avec tous les risques que cela comporte. Folle car le moteur Lotus est une grosse déception. Toutes les équipes, sauf celle d'Alesi, ont d'ailleurs jeté l'éponge, lui préférant le puissant Chevrolet (ndlr: 9 des 10 premiers roulent en Chevrolet). Qualifié en dernière position avec un gros déficit de vitesse de pointe, que peut espérer le pilote au 201 GP de F1 ? Se faire plaisir et éviter les couacs dans le peloton et les "restarts". "On a essayé de se préparer à course dans le trafic, j'ai essayé de suivre quelques voitures. Cela fait du bien de courir avec d'autres véhicules, on se sent moins seul (rires)", a indiqué l'Avignonnais.

Sébastien Bourdais et Simon Pagenaud seront eux aussi au coeur du peloton mais avec l'espoir de rentrer dans le top 10 voire d'imiter JR Hildebrand, en tête de la précédente édition jusqu'au dernier virage avant de heurter le mur (ndlr: sur son élan, il a fini deuxième derrière Dan Wheldon, heureux vainqueur). Engagés en Indycar, les deux Frenchies seront davantage dans leur élément sur ovale qu'Alesi. Quadruple champion de ChampCar, Bourdais a déjà goûté à Indy. C'était en 2005 et il s'était classé 12e malgré un accident en fin de course. Qualifié en 25e position, le Manceau vaut mieux que cela et s'est appliqué à mettre au point sa voiture du mieux possible. "La voiture est bien, facile à conduire et bien équilibrée, a indiqué Bourdais après ses premiers tours avec un moteur Chevrolet. On peut se mettre à fond sans avoir à penser à autre chose, c'est important sur ce circuit."

23e temps des qualifications, Pagenaud découvre lui l'évènement sans appréhension. Avec son équipe Sam Schmidt Motorsports, il est là pour le futur. Pas d'objectif cette année hormis apprendre le plus longtemps possible. Le Poitevin semble plutôt satisfait de ses premiers tours de roues sur ovale. "Je suis plutôt content de la stabilité de ma voiture en peloton, expliquait-il récemment sur son blog. Pour mieux comprendre, je dis souvent qu'il faut imaginer plusieurs avions de chasse se suivre et penser aux turbulences engendrées par cette escadrille ! Nous atteignons des vitesses de pointe de l'ordre de 380 km/h." On est très loin des vitesse de Jules Roux (1913) et René Thomas (1914), les deux seuls vainqueurs français à Indy que rêve de rejoindre Pagenaud.

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