Vettel en difficulté
Après le règne d'un certain Michael Schumacher au début des années 2000, on pouvait s'attendre à voir un nouveau pilote allemand dominer la spécialité, surtout après une saison 2011 de Vettel quasi parfaite. Mais la donne a peut-être changé cette année. Le pilote de 24 ans, n'a pas connu la même réussite lors des deux premiers Grands Prix, et surtout ses prestations n'ont pas forcément rassuré ses plus grands admirateurs. Après avoir vu Jenson Button lui souffler la victoire à Melbourne, le pilote Red Bull a cette fois dû se contenter d'une improbable 11e place en Malaisie. Son accrochage avec Karthikeyan lui a au pire coûté une place, et son manque de fair-play vis-à-vis du pilote indien traduit sûrement un sentiment de frustration.
La RB8 n'est pas encore au niveau, c'est une certitude. Du moins, elle n'est pas au niveau des McLaren et Ferrari. Vettel avait d'ailleurs laissé entendre que les essais hivernaux n'avaient pas été aussi productifs qu'espéré, et qu'il faudrait peut-être un peu de temps pour qu'il puisse profiter de tout le potentiel de sa monoplace. "Tout ne s'est pas toujours passé comme prévu" cet hiver, avait-il lancé. L'an passé, les Red Bull avaient décroché toutes les poles position sauf une (sur 19 Grand Prix), ce qui est loin d'être le cas avec les excellents résultats des McLaren-Mercedes. Les chronos lors des essais (Vettel a termine deux fois sixième en qualifications) démontrent que l'écurie autrichienne ne possède pas les monoplaces les plus rapides au tour, et qu'en dehors de McLaren, Ferrari, voire Lotus possèdent également les armes pour lui prendre des places.
Un statut en jeu
Plus inquiétant encore pour Vettel, son coéquipier a terminé à une encourageante quatrième place à Sepang, ce qui ne le place pas dans une situation idéale au sein de sa propre équipe. Avant-même le début de saison, le double champion du monde sentait bien que Mark Webber, déjà vainqueur du dernier Grand Prix de la saison dernière, aurait les dents longues. Son statut de pilote N.1 ne tient donc qu'à un fil. Et le malaise est peut-être plus profond encore. A Sepang, le pilote aurait en effet refusé de respecter les consignes de son écurie lui demandant d'abandonner (afin d'avoir la possibilité de changer de boîte de vitesse) et il s'est finalement classé 11e.
"L'objectif c'est le titre. Et si c'était le troisième consécutif, ce serait sympa mais ça ne fait pas de différence au moment de débuter cette saison qui va être très longue", avait prévenu Vettel avant le début de saison. Outre Webber, Vettel fait face à un plateau ô combien relevé, avec la présence de pas moins de cinq autres champions du monde. Et la Formule 1 n'est pas non plus à l'abri d'une surprise comme la deuxième place du Mexicain Sergio Pérez (Sauber) peut le suggérer.
Mais la saison est encore loin d'être terminée et un troisième titre reste ouvert, une performance qui lui permettrait de rejoindre au palmarès des mythes de la F1 que sont Jack Brabham (1959, 1960 et 1966), Niki Lauda (1975, 1977, 1984), Nelson Piquet (1981, 1983 et 1987), Ayrton Senna (1988, 1990 et 1991), et Jackie Stewart (1997, 1998 et 1999). Cela dit, Vettel n'avait pas remporté les deux premières course en 2011, et s'était par la suite bien rattrapé en signant pas moins de onze victoires... Le prochain rendez-vous en Chine, le 15 avril prochain, devrait sans doute permettre d'en savoir un peu plus sur les chances de Vettel cette saison.
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