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Formule 1 - Esteban Ocon : "Avoir Alonso en coéquipier, c'est énorme !"

Pour sa deuxième année au sein de l'équipe Renault renommée Alpine cette année, Esteban Ocon s'apprête à courir aux côté de l'ancien champion du monde et revenant en Formule 1, Fernando Alonso. Le pilote français se confie sur sa nouvelle collaboration avec l'Espagnol et sur ses objectifs à l'approche du premier Grand Prix de la saison.
Article rédigé par Jean-Baptiste Lautier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 10min
Esteban Ocon aux essais de pré-saison à Bahreïn, le 12 mars 2021. (FLORENT GOODEN / DPPI MEDIA)

Comment se sont passés les essais de pré-saison à Bahreïn ?
Esteban Ocon : "Les sensations étaient plutôt bonnes. On a eu des conditions extrêmement difficiles, beaucoup de vent, de fortes chaleurs, plus que ce que je n’ai jamais eu à Bahreïn. On a aussi eu une tempête de sable donc on a mis la voiture à rude épreuve. On a bien progressé pendant ces trois jours en trouvant tout de suite des moyens de corriger les petits détails. C’étaient trois jours productifs mais on verra où on sera sur la première course. Ce ne sont que des estimations pour l’instant parce que c’est super serré."

Comment abordez-vous cette nouvelle saison sous les couleurs d’Alpine ?
EO : "Je suis super excité de rouler avec ces couleurs bleu, blanc, rouge. C’est quelque chose de fort en tant que pilote français d’avoir une voiture et un casque bleu blanc rouge, c’est une fierté. Et c’est une voiture qui a de la gueule. Elle est vraiment très belle, c’est de loin la plus belle du plateau. Ça montre aussi que le groupe Renault a une grande confiance dans la F1 et veut vraiment s’appuyer dessus pour promouvoir la marque Alpine et c’est leur meilleur moyen de le faire. On a une grande confiance de la part du groupe et des boss donc c’est top."

 

Pour la saison 2021, quel objectif vous fixez-vous maintenant que vous êtes monté sur le podium l’année passée ?
EO : "Le podium était quelque chose de top mais je pense qu’il faut qu’on reste réaliste, en tout cas pour cette première course. Revenir à Bahreïn ça fait remonter tous les souvenirs (2e place en 2020, NDLR) et toutes les belles choses qu’on a vécues là- bas. Marquer de gros points et de rentrer en Q3 en qualification doivent être nos objectifs et ce sur quoi on doit se fixer pour cette première course. Mais on sera là aussi pour saisir les opportunités."

Est-ce que ce podium à Bahreïn vous a fait passer un cap en vous disant que maintenant c’est possible de jouer devant ?
EO : "Oui. Ça a donné confiance en l’équipe. Ils ont vu que dans ces moments là, ils pouvaient me faire confiance. D’avoir un résultat à ce moment, c'était quelque chose de nécessaire. Ça a fait plaisir à tout le monde et c’était le meilleur résultat de Renault depuis son retour (en 2016, NDLR) donc c’était top."

"Avoir Alonso en coéquipier, c'est énorme"

C’est votre deuxième année chez Renault, comment vous sentez-vous dans l’équipe et avez-vous l’impression d’avoir progressé par rapport à il y a un an ?
EO : "Énormément ! Je me sens mieux, je me sens bien intégré, je sais quoi demander et à qui. Je sais ce dont j’ai besoin venant de la voiture. Ces tests-là ont été super importants et ça s’est super bien passé. J’ai l’impression que pendant ces trois jours on a complètement changé notre philosophie et que l'atmosphère est vraiment super bonne. Ça aide à la performance, l’équipe ne fait qu’un. J’ai vu une super équipe pendant ces tests et ça me met le smile avant la course parce que c’est quelque chose qui prend du temps pour devenir comme ça. C’est une bonne chose."

Vous allez courir dans la même équipe qu’un ancien champion du monde Fernando Alonso. Qu’est ce que ça vous fait de courir avec un pilote aussi expérimenté ?
EO : "Si on m’avait dit à l’époque quand je voyais Fernando se battre avec Michael (Schumacher) à Magny-Cours, la seule course que j’avais vu quand j’étais tout jeune, j’aurais dit ‘C’est un truc de fou, c’est pas possible !’. De l’avoir en coéquipier c’est quelque chose d’énorme. C’est la première fois que je vais travailler avec un champion du monde donc je vais pouvoir voir comment un champion travaille, ce qu’il fait de différent par rapport à tous les autres. Et quand on a un nouveau coéquipier, on peut forcément apprendre des choses différentes, ça va être super sympa de collaborer avec lui. Ça se passe déjà très bien et j’espère qu’on va pouvoir pousser l’équipe au plus haut. "

Est-ce que vous pensez que vous pouvez lui apporter des choses avec votre expérience dans cette équipe ?
EO : "Mon but c’est aussi de lui apprendre des choses. Il n’a pas roulé dans l’environnement F1 depuis 2 ans et le fait que j’ai ma position établie dans l’équipe, que je connaisse tout le monde depuis un bon moment, ça fait une bonne différence. Donc j’espère aussi lui apprendre des choses."

L’an dernier vous étiez très affûté après votre préparation, est-ce que vous avez reproduit la même chose cette année ?
EO : "L’année dernière était éprouvante, il a fallu me remettre dedans rapidement. Dès le 2-3 janvier j’étais tout de suite à Font-Romeu où je suis resté longtemps. On a eu pas mal de temps pour faire cette préparation puisque le début de saison a été décalée. On a changé quelques petites choses par rapport à l’année passée pour affiner les détails. J’ai aussi un nouveau physio qui a pu venir m’aider à Font-Romeu et à Bahreïn je me sentais très bien même avec cette chaleur donc c’est bon signe."

Derrière les top team le niveau est très dense. Où situez-vous la voiture dans le peloton et pensez- vous pouvoir aller de temps en temps jouer avec les meilleures équipes ?
EO : "Ce sont encore des estimations, on n’est sûr de rien. On a vu que les Alpha Tauri avaient une grosse vitesse aux essais donc il faudra se méfier. C’est une voiture qui a bien été développée depuis l’année dernière. C’est une équipe qui travaille très bien et je pense qu’ils seront dans le match. Je pense qu’Aston Martin aussi sera présent. Ça va être très serré, ça va se jouer au détail. On verra si on peut se mêler aux top team. Je l’espère en tout cas, ce serait top."

Par rapport aux règles sanitaires, comment les gérez-vous ?
EO : "C’est difficile, très difficile. C’est très risqué pour tout le monde parce que pour nous ça voudrait dire qu’on manquerait une course si on est positif. Ça commence à peser parce qu’on fait attention depuis plus d’un an maintenant. On sait les conséquences que ça peut avoir sur une saison sans parler de santé. Louper une course serait une catastrophe donc il faut faire vraiment très attention pour tout, c’est compliqué. Et pour les voyages il faut énormément de justificatifs, c’est difficile mais on fait avec."

"Mon objectif a terme c'est d'être champion du monde et de gagner des courses"

Sur la partie moteur, Alpine va être la seule équipe avec le moteur Renault, est-ce que ça met plus de pression pour l'améliorer ?
EO : "On est les seuls à avoir le meilleur moteur donc c’est cool ! (Rires) Notre moteur a prouvé sa vitesse ces dernières années. À Bahreïn on a vu qu’on avait une super vitesse sur les secteurs rapides, le moteur fonctionne très bien. Ce qui est important de faire, ça va être de bien travailler sur les détails parce que tout le monde va le faire. Ça va se jouer à rien donc tout ce qu’on peut trouver ça sera un bénéfice. On a encore passé un cap au niveau moteur cette année mais je pense comme tous les autres. En tout cas le moteur s’est bien comporté y compris avec le sable et je touche du bois pour que ça continue sur le premier Grand Prix de la saison."

L’année dernière, Pierre Gasly a remporté le Grand Prix de Monza, une première depuis plus de 20 ans pour un Français. Comment avez-vous vécu ça de l’intérieur et est-ce que ça vous a encore plus motivé à remporter des courses ?
EO : "On veut tout gagner des courses. Mon objectif à terme c’est d’être champion du monde et de gagner des courses. Pierre à fait une très belle course à Monza et ça faisait très longtemps qu’on n’avait pas entendu la Marseillaise en Formule 1, ça fait plaisir que ce soit de retour. J’étais pas loin à Bahreïn (2e, NDLR), il ne manquait pas grand-chose mais on va continuer de travailler pour qu’il y ait plus de Marseillaises sur les podiums."

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