Cet article date de plus de deux ans.

F1 : Max Verstappen, un règne sans partage après la difficile conquête

Le pilote Red Bull a décroché son deuxième titre de champion du monde de Formule 1 dimanche, à l'issue du Grand Prix du Japon, au terme d'une saison 2022 dominée dans les grandes largeurs.

Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Max Verstappen à l'issue des essais libres, samedi 23 avril 2022. (ALESSIO DE MARCO / NURPHOTO)

Max Verstappen, le deuxième couronnement. Sacré en 2021 au terme d'une saison haletante jusqu'à son dernier tour, le Néerlandais a cette fois survolé la concurrence, validant son deuxième sacre consécutif au Japon, dimanche 9 octobre. Le pilote frappé du numéro un s'est placé dans la tradition récente des grands champions de son sport, à savoir qu'un premier titre de champion du monde vient rarement seul. La lutte effrénée avec Lewis Hamilton l'an passé n'a rien enlevé de son appétit de grandeur. Elle l'a même décuplé.

Porté par une Red Bull bien née et qui n'a cessé de se perfectionner au fil de la saison, le Néerlandais a saisi toutes les opportunités qui se sont présentées à lui. On le savait déjà féroce compétiteur, pas du genre à ouvrir la porte en pleine bataille ou à baisser le ton face aux caméras. On a découvert en 2022 un Max Verstappen encore plus carnassier. Pour lui, la victoire n'est pas seulement un objectif mais une conclusion logique.

Vainqueur de douze des seize courses du calendrier, dont cinq de rang entre le Grand Prix de France le 24 juillet et le Grand Prix d'Italie le 11 septembre, il a ajouté à sa confiance en lui, déjà immense, une sérénité déconcertante. "Il n’y a pas de raison de célébrer pour le moment, expliquait-il en abordant la mi-saison, avant le Grand Prix de Grande-Bretagne, avec 49 points d'avance sur Charles Leclerc. Je veux surtout occuper cette position à la fin de la saison."

Car si cette année récompense le meilleur pilote et la meilleure voiture, tout n'est pas non plus tombé tout cuit dans les gants de "Super Max". Il comptait 46 points de retard après trois courses, la faute à des problèmes de fiabilité de la RB18 en début d'exercice. Et elle n'était sans doute pas non plus la meilleure dans l'exercice du tour lancé, en témoigne les neuf pole positions de Leclerc (contre quatre seulement de Verstappen).

Mais Ferrari a trop souvent sabordé les efforts de son pilote monégasque, à cause d'erreurs stratégiques, quand Verstappen n'a jamais laissé la moindre miette. Le pilote de 25 ans est parvenu à l'emporter, à l'offensive, en partant 7e à Monza, 10e en Hongrie où il est compliqué de dépasser, ou encore 14e à Spa.

"L’Arabie Saoudite a été extrêmement impressionnante. A Imola, il a été vraiment dominant en remportant le Sprint et le Grand Prix, comme en Azerbaïdjan. Au Canada, il était sous une énorme pression. A Miami, avec la pression de la voiture de sécurité et une Ferrari bien plus rapide derrière lui... Le départ depuis le fond de la grille en Hongrie, la victoire à Spa, la victoire à Zandvoort sous la pression la plus extrême…, énumère sans s'arrêter son patron d'écurie, Christian Horner, en conférence de presse vendredi 30 septembre. Vous voulez que je m’arrête ? En fait, presque tous ses Grands Prix ont été exceptionnels cette année."

Dans les traces de Schumacher et Vettel

Voilà désormais Max Verstappen parmi les champions les plus précoces de l'histoire, à quatre Grands Prix de la fin de la saison. A l'image d'un Michael Schumacher, titré en 2002 à six courses de la fin, et à qui le Néerlandais tend de plus en plus à ressembler. Le grand talent caractériel est devenu le champion imperturbable, comme l'Allemand à ses plus belles heures dans la décennie 2000.

"Sa domination à Spa m’a rappelé Michael Schumacher à son meilleur niveau, a raconté à F1 insider Ross Brawn, directeur technique de la F1 et ex-directeur technique de Ferrari durant les années fastes du "Baron rouge". En tant que spectateur, vous ressentez une certaine magie. Bien sûr, nous voulons des combats acharnés entre de nombreux pilotes. Mais en même temps, ne voulons-nous pas voir les magiciens qui se démarquent des autres ? Max est la référence, sans aucun doute. Tout comme Michael. L’avenir montrera s’il peut tirer le maximum d’une journée de course où la voiture n’est pas si bonne. C’était l’une des nombreuses forces de Michael. Mais Max est encore jeune et il semble avoir fait un pas dans la bonne direction à cet égard également."

Chez Red Bull, on voit aussi Max Verstappen suivre la voie d'un autre ancien de la maison, Sebastian Vettel. L'Allemand, lui aussi un phénomène de rapidité pour arriver au sommet de la F1, avait décroché sa première couronne en 2010 lors du dernier rendez-vous de la saison au terme d'un scénario irrespirable.

Avant de vivre une saison 2011 aux allures de promenade de santé, et d'enchaîner deux autres titres lors des deux saisons suivantes grâce, notamment à la supériorité technique de sa monoplace. Nul doute que Verstappen s'accommoderait volontiers d'un tel scénario. Ne comptez pas sur lui pour être si vite rassasié.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.