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Dakar 2020 : Pourquoi l'absence des motos a bouleversé la 8e étape

Le 8e jour de course marqué par l’annulation de l’étape motos/quads n’a pas souri aux leaders. Relégués au-delà du top 10, Carlos Sainz (Mini) et Nasser Al-Attiyah (Toyota) ont souffert de l’absence de traces, et concédé pas mal de temps à Stéphane Peterhansel (Mini), le plus rapide du trio (9e). Un scénario inattendu qui resserre l’étau en tête du classement général.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (FREDERIC LE FLOC H / DPPI MEDIA)

Sans trace, difficile d’être efficace. C’est par cette phrase que l’on pourrait résumer la 8e étape du Dakar, qui restera sans doute dans les annales en raison de la triste absence des motos et des quads sur le parcours. Il ne pouvait en être autrement. La chute mortelle de Paulo Gonçalves - le "papa poule de la caravane", comme l’a si justement surnommé le patron de l’épreuve David Castera dimanche soir – a marqué les esprits et ému l’ensemble des pilotes. Il était logique de banaliser cette spéciale.

"La course continue"

La peine est évidemment immense mais comme l’a souligné l’Espagnol Nani Roma ce lundi, la course continue pour les autos. "Ce n’était pas évident de repartir ce matin mais il fallait y aller. On est là pour courir", a reconnu le pilote de l’écurie Borgward Rally Team à l’arrivée. "Ce n’était pas facile de se mobiliser après une journée comme celle-là" a de son côté reconnu le vainqueur du jour Mathieu Serradori (SRT Racing), très ému au moment de dédier sa victoire à Paulo Gonçalves.  

Si le Varois a su tirer le meilleur de son buggy dans les dunes autour de Wadi Al Dawasir, l’absence des motos au départ n’est pas restée sans conséquence pour les leaders. Aux avant-postes depuis le départ à Jeddah, Carlos Saint (Mini), Nasser Al-Attiyah (Toyota) et Stéphane Peterhansel (Mini) ont tous les trois eu d’énormes difficultés à ouvrir le tracé, terminant assez loin du vainqueur du jour.

 "C’est impossible d’aller plus vite et de maintenir l’allure quand on ouvre la piste" a regretté le Franc-Comtois, vainqueur de deux étapes cette semaine, "On se fait toujours rattraper et c’est encore plus compliqué sans les traces des motos. J’ai ouvert à un moment, Carlos (Sainz) a ouvert, Nasser (Al-Attiyah) était devant sur toute la partie la plus difficile et forcément ; personne n’a tenu" a-t-il poursuivi.

Un constat partagé par son rival tenant du titre, arrivé seulement 11e au volant de sa Toyota Gazoo Racing. "J’ai ouvert tout du long dans les dunes et ma dernière partie était vraiment difficile" a constaté Nasser, "Tout le monde s’est rapproché derrière moi et il y a eu une belle bagarre dans les 50 derniers kilomètres. Mais nous avons quand même fait du bon boulot sans les traces des motos. Matthieu (Baumel) a très bien navigué" a-t-il ajouté.

Mathieu Baumel essentiel

En effet, si les leaders ont pu limiter la casse en fin de spéciale, ils le doivent en grande partie au copilote du Qatarien, qui a dû gérer la navigation seul pendant une bonne partie de la spéciale. "Nasser n’a pas gagné mais il faut reconnaître que Mathieu Baumel a fait un super travail. Il a aidé tout le monde dans la navigation " a souligné Peterhansel, fair-play.

Troisième du général avant de repartir en direction de l’Est, le Français a refait une partie de son retard sur Carlos Sainz. Il ne compte plus que 13 minutes de retard sur son coéquipier - 12e du jour - au général, et seulement sept sur son dauphin Nasser Al-Attiyah. Rapidement dépassé après avoir ouvert le tracé au départ, l’Espagnol vainqueur de trois étapes a ramé pour revenir. Il s’est accroché tant bien que mal à ses concurrents en calquant son rythme sur celui de son coéquipier. "Nous sommes là pour nous aider mutuellement" reconnaissait d’ailleurs Peterhansel à notre micro il y a deux jours, "Lui ne va pas s’arrêter si je suis derrière mais je me dois de l’aider pour qu’il garde sa première place".

Un répit de courte durée ?

Si les leaders ont souffert ce lundi, tous les pilotes ne peuvent pas en dire autant. C’est le cas du vainqueur Mathieu Serradori et de son dauphin à l’arrivée, le surprenant Fernando Alonso. "C’était une journée incroyable" s’est réjoui le double champion du monde de F1 qui dispute cette année son premier Dakar, "La journée a été quasi parfaite. On a super bien navigué dans les dunes où on a vu les gars de devant un peu perdus. Marc (Coma) a été magique. Sans les motos, les leaders n’ont pas été en mesure de tenir la cadence et cela nous a été bénéfique".

Un scénario que l’on n’aurait pas soupçonné, mais qui devrait rapidement revenir à la normale ces prochains jours. Avec le retour de l’étape moto, les leaders devraient rapidement retrouver leur rythme de croisière et reprendre les devants. La journée de lundi n’était qu’un répit pour les outsiders, mais rien n’est encore joué avant l’arrivée dans l’Empty Quarter, présenté comme un désert diabolique.

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