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Dakar 2020 : Pour 15 secondes, Stéphane Peterhansel remporte un duel au sommet face à Nasser Al-Attiyah

Monumental Stéphane Peterhansel. Déjà vainqueur de deux étapes depuis le départ à Jeddah, le Français s’est offert un nouveau succès ce mardi, sur la 9e spéciale disputée entre Wadi Al Dawasir et Haradh. Il a devancé de seulement 15 secondes le tenant du titre Nasser-Al-Attiyah après un mano a mano exceptionnel. Victime d’une crevaison, le leader Carlos Sainz (Mini) a perdu plus de cinq minutes. Le classement général est complètement relancé. 24 secondes séparent désormais l'Espagnol du Qatarien. Le Français pointe à 6'38.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FRANCK FIFE / AFP)

Quel incroyable duel offert par Stéphane Peterhansel (Mini) et Nasser Al-Attiyah (Toyota). A l’attaque dès les premiers kilomètres de la spéciale du jour (477km), les deux pilotes encore engagés pour la victoire finale se sont rendus coup pour coup. Leader chacun à leur tour, ils ont livré une incroyable bataille finalement remportée par le Français, arrivé à Haradh avec seulement 15 secondes d’avance sur son dauphin. C’est déjà la troisième victoire d’étape pour "Monsieur Dakar" lors de cette 42e édition. Un succès qui, conjugué aux déboires mécaniques de Carlos Sainz (Mini), relance complètement le classement général. Les trois hommes peuvent encore l’emporter et seulement 24 secondes séparent l'Espagnol du Qatarien. 

"Combler mes 16 minutes de retard au général sera difficile" nous confiait il y a trois jours un Stéphane Peterhansel pas vraiment optimiste quant à ses chances de victoire finale sur le Dakar. "Mais tout reste jouable. Chacun peut avoir son lot de mésaventures, faire des fautes ou avoir des problèmes techniques. Il y a toujours des rebondissements et il faut garder espoir" nuançait-il, toutefois. Le Franc-Comtois avait vu juste, car la 9e spéciale disputée mardi entre Wadi Al Dawasir et Haradh lui a donné raison.

Sainz a perdu gros

Elle a vu les trois leaders se livrer une passe d’armes savoureuse, de laquelle Carlos Sainz n’est pas ressorti indemne. Leader en début d’étape, l’Espagnol a perdu gros suite à une crevaison, ralliant finalement l’arrivée avec 6’31 de retard sur le vainqueur du jour. "Le pneu est parti en lambeaux" a expliqué Sainz à l'arrivée. Tout avait pourtant bien débuté pour le Castillan, parti de Wadi Al Dawasir avec l’ambition de faire oublier une journée de lundi rendue compliquée par l’absence des traces de motos.

15e au départ, le vainqueur des éditions 2010 et 2018 a entamé une jolie remontée, s’intercalant parfaitement entre ses rivaux, à 11 secondes de Nasser Al-Attiyah (Toyota), toujours en quête d’un premier succès cette année. Bien positionné à 28 petites secondes du Qatarien, Peterhansel a alors profité d’un terrain à son avantage, plus dur que sablonneux, pour prendre les commandes. Après 100km, les trois hommes se tenaient dans un mouchoir de poche.

  (FLAVIEN DUHAMEL / RED BULL CONTENT POOL)

15 secondes d'écart à l'arrivée

Si le Saoudien Yasir Seaidan tentait de faire de la résistance au volant de sa Race World Teamp, le rythme fou imposé par les cadors a vite anéanti les espoirs de victoire pour les outsiders, Fernando Alonso (Toyota) en pole. Mais tout a basculé à mi-parcours, quand Carlos Sainz et son copilote Lucas Cruz ont été contraints de s’arrêter, probablement à cause d’une crevaison. Peterhansel et Al-Attiyah n’en demandaient pas tant, et y ont aussitôt vu une opportunité de combler une partie de leur retard au général.

Les deux hommes se sont envolés en tête, le début d’un mano a mano qui restera sans doute dans les esprits au moment de faire le bilan de ce Dakar 2020. Après 300km, l’écart entre la Mini de Peterhansel et la Toyota Gazoo Racing du tenant du titre n’était que de 48 secondes, et se réduisait à vue d’œil. A l’approche de ses terres et de la frontière qatarienne, le 2e du général a tout tenté pour revenir et s’offrir sa première victoire d’étape. Mais le Français n’est pas surnommé "Monsieur Dakar" pour rien.

Peterhansel et Paulo Fiuza ont tenu bon jusqu’à l’arrivée à Haradh, signant un chrono de 3’08 et 31 secondes, 15 minuscules secondes devant Al-Attiyah, qui a vu la victoire se dérober dans les derniers hectomètres. C’est déjà le 3e succès du duo franco-portugais depuis le début de la course. Carlos Sainz a finalement limité la casse en concédant un peu plus de 6 minutes sur le vainqueur du jour, mais voit son avance sérieusement amputée au général. Pointé à 7 minutes lors de la journée de repos, Al-Attiyah est revenu à 24 secondes. Tout reste encore jouable pour Peterhansel, qui a gagné dix minutes en trois jours et pointe à la 3e place, à un peu plus de 6 minutes. 

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