Barreda - Coma, les clés d'un duel au soleil
Le rôle du chasseur comme celui du chassé, Marc Coma le connaît par coeur. Pendant des années, Cyril Despres et lui l'ont interprêté avec un certain brio. Quand un jeune premier arrive, ce n'est plus du tout la même musique. Avec Joan Barreda, Coma doit sortir de sa zone de confort comme on le dit maintenant. Les mots évoluent mais c'est juste une répétition de l'éternel conflit de génération entre les anciens et les nouveaux. A chacun ses armes. Pour Nicolas Chaix, le team manager de Sherco, l'expérience vaut de l'or. "Coma a déjà gagné quatre fois, Barreda pas encore. Les deux ne sont pas au même niveau dans la gestion d'une course, explique-t-il. Avec ses bagarres avec Despres, Coma a eu l'habitude de gérer un duel en face à face." Longtemps arbitre à distance des joutes franco-espagnoles, David Casteu n'est pas aussi affirmatif en faveur de Coma. "Marc a toujours eu la vie facile. Quand il a gagné, c'est souvent parce que Despres avait des problèmes. Là, il a quand même un mec qui le pousse fort, assure le Niçois. C'est cette nouvelle génération qui roule très fort. Pour être devant, il faut prendre beaucoup de risques. On n'avait jamais vu ça car avant on faisait du fractionné pendant les spéciales. On attaquait à fond puis on relâchait avant de reprendre pour faire la différence. Aujourd'hui, C'est l'attaque totale sans aucun répit."
Barreda a les clés
Le pilote Honda n'a toutefois pas les cartes en main. Malgré son avance de dix minutes, rien n'est joué. "Barreda, quand il décide de gagner, il est devant. C'est le plus rapide mais il a encore du mal à rester sur ses roues sur tout un rallye, ajoute-t-il. Etre concentré pendant une spéciale de plus de 400 km, c'est dur. Coma sait bien le faire." Même son cloche pour le boss de l'équipe Sherco qui voit en Barreda un leader fragile. "Il se bat surtout contre lui-même, surenchérit-il. Son inconstance est régulière. Le jour où il changera, il gagnera." Cette année, "Bang Bang" semble quand même sur une trajectoire ascendante. Moins d'excès et plus de stratégie. "J'ai l'impression que Barreda écoute plus les consignes, ajoute Chaix. Il laisse gagner les autres pour mieux se placer. Il a l'air d'avoir compris que ça ne sert à rien d'aller vite tout le temps. Comme ça, il fait baisser le taux de risque."
Coma à l'attaque
Celui qui va devoir bouger sera sûrement Coma. Avec les deux étapes marathons qui se profilent, le terrain sera propice pour un grand coup. Le Catalan y croit. "Retourner la situation va être difficile, mais je vais continuer à attaquer, assure-t-il. Je vais attaquer tous les jours. C’est sur que Joan (Barreda) fait une bonne course, mais c’est normal avec l’expérience qu’il a… Mais je vais lui rendre la ville difficile. Il va suer. Du moins, j’espère…" Pour nos deux observateurs, le plus beau est à venir. Plus le duel sera beau et plus la publicité sera belle pour la discipline. "Ça fait plaisir de voir deux pilotes d'un team différent se battre pour la victoire", reprend Chaix. Quant à choisir un vainqueur, Casteu hésite. "Le cœur me dit Coma mais j'aimerais aussi que la jeunesse gagne enfin. Si Honda gagne, peut-être aussi que ça motiverait d'autres marques à venir." Réponse dans moins de dix jours.
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