Alpine prolonge l'esprit de Jean Rédélé
Ça fleurait bon la nostalgie sur les Champs-Elysées. Une petite brise venue de Dieppe taquinait nos narines quand les représentants d'Alpine et de l'écurie Signatech ont découvert le prototype bleu à parement orange et orné d'un grand A. Annoncé en grande pompe il y a quelques semaines, le projet a déjà bien poussé. Les générations spontanées n'existant pas en sport-automobile, le châssis dévoilé est celui d'une Oreca 03 rebadgé en Alpine. Une excellente base pour l'équipe avec un moteur Nissan parfaitement adapté à la catégorie P2. Peu ou prou ce dont disposait l'équipe de Philippe Sinault les années précédentes. Cette renaissance n'aurait pu être qu'une opération de communication parmi d'autres si l'esprit d'Alpine et de son fondateur Jean Rédélé n'avait pas été au rendez-vous. Les stratèges de la marque normande ont parfaitement compris qu'ils tenaient avec Alpine une image sportive reconnue et très appréciée des amateurs de sport mécanique. De nombreux médias avaient répondu présent et les premiers retours auprès de la société Alpine-Caterham sont prometteurs. "L’annonce de notre engagement en endurance a été accueillie très positivement, aussi bien par les inconditionnels d’Alpine que par le monde du sport automobile en général, a indiqué Bernard Ollivier, président d'Alpine-Caterham. Nous avons tous hâte de voir ces couleurs en action."
Rédélé Spirit
Porter le nom d'Alpine, c'est aussi un poids qui a sérieusement raccourci les nuits du patron de Signatech. "C'est un lourd héritage à porter mais un challenge fantastique et merveilleux, avoue Philippe Sinault. C'est une énorme fierté d'associer le nom de mon équipe à une marque aussi prestigieuse qu'Alpine qui a marqué le sport automobile français." Pour coller au prestige du constructeur de Dieppe, la P2 en a repris la couleur. "On se devait de reprendre les codes génétiques de la marque, ajoute Sinault. Ce bleu évoque la formidable épopée d'Alpine dans les années 60-70. Il y a un engouement extraordinaire des médias et du public. Ça nous conforte dans l'idée qu'on a eu raison d'imaginer ce projet un peu fou." Un projet ambitieux mais limité par la règlementation de la catégorie LMP2. Il faudra être imaginatif comme l'était Jean Rédélé à l'époque dorée de la marque. "J'ai appris à connaître le personnage grâce à des bons professeurs comme Carlos Tavares et Bernard Ollivier, avoue Sinault. C'est la frugalité ingénieuse, c'est-à-dire le côté malin du village gaulois contre les Romains. Essayer de faire avec nos moyens pour battre les grands. Dans le contexte actuel, c'est très porteur et ça colle très bien avec les valeurs de mon équipe." Et si ça veut bien sourire au Mans, la tradition sera perpétuée en attendant une "vraie" production locale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.