24 Heures du Mans : Sans marge, Toyota rêve d'un 3e sacre dans la Sarthe
La passe de trois pour Toyota ?
Longtemps éconduit, mis au ban, Toyota coule des jours heureux en Sarthe depuis deux ans. Après avoir fêté ses noces de cuir, le constructeur japonais n’est plus qu’à deux tours d’horloge d’emporter définitivement le trophée des 24 Heures au pays, un honneur réservé uniquement à ceux qui marquent la course de leur empreinte en s’imposant trois fois consécutivement comme ce fût le cas d’Audi et Porsche. Pour la Toyota TS050 Hybrid, ce serait une belle sortie avant d’entrer dans l’ère des Hypercar, la future catégorie reine de l’endurance où les Nippons croiseront le fer avec Peugeot (à partir de 2022).
Rebellion outsider
Toyota seul au monde ce week-end ? Ce n’est pas aussi simple. Même si le LMP1 ne compte plus que cinq représentants et souffre d’un manque criant de concurrence, Rebellion a prouvé pendant cette super saison du championnat du monde que ses R13-Gibson avaient des arguments à faire valoir. Deux succès en six courses, grâce notamment à quelques faveurs du règlement qui ont bridé les Toyota, victimes du « success handicap ». Au Mans, les compteurs sont remis à zéro mais l’ACO a dégainé son EOT (Équivalence of Technologie) afin d’équilibrer les chances entre les LMP1 hybrides et non hybrides, avec par exemple des réservoirs d'essence plus importants pour les non-hybrides qui leur permet de faire autant de tours que les hybrides avec un seul relais.
La pluie en arbitre
Les Rebellion devrait ainsi pouvoir couvrir 11 tours par relais, comme les Nipponnes. La technologie hybride des TS050 n’a donc plus d’avantage, sauf en cas de pluie où dans le trafic avec les quatre roues motrices. "Nous n’aurons aucune marge", a d’ailleurs indiqué Pascal Vasselon, le directeur technique du Toyota Gazoo Racing. Mais comme la pluie est annoncée ce week-end sur le circuit, Toyota peut dormir tranquille. "Il semble qu'il va pleuvoir et qu'il va pleuvoir un certain temps", a-t-il également souligné, estimant que cela pourrait aussi influer sur le résultat de l'épreuve.
Avantage Toyota
La logique a pour l’instant été respectée lors des essais et l’hyperpole, grande nouveauté des qualifications de cette édition façon Q3 en F1. Avec un temps de 3:15.267, le Japonais Kamui Kobayashi sur la Toyota N.7 a devancé de 0,555 seconde la Rebellion N.1 pilotée par l'Américain Gustavo Menezes. La deuxième Toyota, celle de l'équipage composé de Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Kazumi Nakajima, est elle à 1,382 seconde. "On a bien travaillé sur notre rythme de course et je suis très content avec la voiture", a affirmé Kobayashi qui était presque déçu de ne pas avoir battu son record absolu de la piste (3:14.791 réalisé en 2017). En cas de succès dimanche au Mans où les points sont doublés, l’équipage de la N.7 fera un grand pas vers la couronne mondiale, voire même pourra sabrer le champagne si la voiture sœur ne voit pas le drapeau à damier.
Suspense dans les autres catégories
En 2017, deux LMP2 s’étaient invitées sur le podium final des 24 Heures. Trois ans plus tard, un bis repetita n’est pas impossible tant le niveau de performance et leur fiabilité en font des prototypes redoutables. Avec un contingent de 24 unités dont plusieurs équipes de haut rang, la catégorie remplit 41 % de la grille 2020. La pole est revenue à l’Oreca-Gibson N.22 de Filipe Albuquerque, Paul Di Resta et Philip Hanson mais la bataille promet d’être somptueuse, tout comme en GTE Pro où Porsche sera pris en chasse par Aston Martin et Ferrari. Un grand classique qui tient toujours le public en haleine jusqu’au bout. Avec le huis clos implosé en Sarthe, le podium n’aura pas la même saveur.
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