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Au bonheur de la 3e ligne bleue

Titularisés en 3e ligne pour les matches de novembre, Louis Picamoles, Fulgence Ouedraogo et Yannick Nyanga ont fait mieux que remplacer les blessés Dusautoir ou Harinordoquy. Le trio joue bien, et profite pleinement des bons résultats du XV de France pour briller. Et inversement. Conscients de la précarité de ces moments au plus haut niveau, les trois hommes savourent pleinement.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Les tests auraient pu être des pièges. Affronter les 3e lignes australiennes et argentines, sans Thierry Dusautoir et Imanol Harinordoquy, blessés, et après la retraite de Julien Bonnaire, cela pouvait conduire dans le mur. Mais Fulgence Ouedraogo, Yannick Nyanga et Louis Picamoles ont brillé de mille feux. En défense, en attaque, le trio a fait parler la poudre. Et il a bien profité de ces moments de gloire, de ces deux victoires successives qui en appellent une troisième contre les Samoa.

Il faut dire que les trois hommes ont quelques points communs dans leur passé. Ils ont tous gravi les échelons à vitesse grand V, arrivant dans la lumière en équipe de France avant de disparaître, sur une durée plus ou moins importante. Cinq ans pour Nyanga, le temps de la Coupe du monde 2011 passée sur le banc pour Ouedraogo, et des allers-retours pour Picamoles en 2011. "C'est la première fois que ça passe aussi vite. Franchement, je n'ai pas vu passer les trois semaines. D'habitude, tu t'ennuies toujours un peu", savoure Fufu. "Je ne me suis jamais aussi bien senti en équipe de France que sur ces deux derniers matches. Pour l'instant, ce sont mes meilleurs souvenirs avec les Bleus, j'espère qu'il y en aura d'autres". Son ancien coéquipier à Montpellier ne dit pas autre chose, quoique avec plus de pudeur: "Je prends énormément de plaisir, j'en ai toujours pris mais là c'est vrai que je peux m'exprimer avec un maximum de confiance parce que je me sens bien avec mes coéquipiers et mon staff". Fort de ses blessures et de ses cinq années loin des Bleus, son coéquipier à Toulouse évoque cette période à sa manière: "Participer à cette tournée, sportivement, c'est top parce que tu joues au meilleur niveau possible, et humainement, c'est une fierté. Samedi, je jouerai comme si c'était ma dernière sélection".

"Rien de pire que les regrets"

Du haut de ses 27 ans, Yannick Nyanga est bien placé pour mesurer la différence avec ses débuts: "Je suis plus fort qu'avant, c'est sûr. Je ne sais pas si je suis plus mature et d'ailleurs, je m'en fous. Mais aujourd'hui, je sais ce qu'il faut faire pour rester, je me donne à fond parce qu'il n'y a rien de pire que les regrets. Jeune, on te pardonne beaucoup plus. Quand tu fais bien, on te dit que tu seras le plus grand, le plus beau, le plus fort. Et quand tu rates, on te dit que ce n'est pas grave, que ça te fait avancer. Et puis, il y a un âge où on ne te pardonne plus." Lui y est, mais ses coéquipiers de 3e ligne ont déjà conscience de la fragilité de ces moments: "Je me pose moins de questions qu'avant parce que je veux profiter au maximum de l'instant présent", assure Louis Picamoles. "Je suis enthousiaste, rigoureux et entraîné pour enchaîner. Tout va bien. C'est toujours plus facile de le dire quand ça se passe bien mais en même temps c'est le cas, donc je ne vais pas vous mentir." Mais il avertit: "Je suis loin d'être installé. Après la tournée, je repartirai à zéro et je me donnerai à 300% avec mon club car je sais qu'une sélection nationale passe par de bonnes performances à Toulouse".

Les trois hommes sur un nuage ? Ils veulent au contraire garder les pieds bien au sol. Les Samoa sont l'adversaire idéal pour y parvenir: "On est prévenu, c'est sûr, mais ça ne nous affole pas plus que ça", glisse Fulgence Ouedarogo. "Les Australiens et les Argentins n'ont pas été tendres non plus. On ne pourra pas éviter l'affrontement mais on va essayer de les fatiguer. Quand on a vu leur match face aux Gallois, on n'a pas pu s'empêcher de se chambrer entre nous. Tu peux cibler un ou deux joueurs à la vidéo, repérer les plus agressifs, etc., mais une fois sur le terrain, c'est toujours une autre histoire!" Et après ce samedi, il y aura le Tournoi des VI Nations, et sans doute la concurrence énorme des "anciens" comme Dusautoir ou Harinordoquy: "C'est loin ! Avant, il y a le Top 14 avec le match face à Clermont, puis il y a la Coupe d'Europe. Tellement de choses peuvent arriver d'ici le mois de février", rappelle Yannick Nyanga.

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