Cet article date de plus de dix ans.

Une athlète américaine enceinte de huit mois court en compétition officielle

Alysia Montano a disputé sa série sur 800 m lors des championnats des Etats-Unis. Un tour de force qui n'est pourtant pas une première.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Alysia Montano, quintuple championne des Etats-Unis du 800 m, enceinte de huit mois, le 26 juin 2014 à Sacramento (Etats-Unis), où elle a participé à la course. (EZRA SHAW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Son exploit ne donne pas naissance à une première. Alysia Montano, enceinte de huit mois, a tenu à participer à la série des 800 m des championnats d'athlétisme des Etats-Unis, vendredi 27 juin. "Faire du sport pendant la grossesse est bien meilleur pour la maman et le bébé", a-t-elle argumenté. Elle avait reçu le feu vert de ses médecins.

Car participer à des épreuves d'athlétisme tout en étant enceinte n'est ni incompatible pour ces femmes sportives, ni une première. Francetv info liste trois exemples marquants.

1Enceinte de 8 mois au championnat d'athlétisme des Etats-Unis

La prestation sur 800 m d'Alysia Montano, quintuple championne des Etats-Unis de la distance mais qui a fini dernière de sa série à 35 secondes de son record personnel, a marqué la compétition de vendredi organisée à Sacramento (Californie). La jeune femme de 28 ans a une bonne excuse : comme l'atteste son ventre rebondi, elle est enceinte de 34 semaines. Le public n'a pas hésité à saluer sa performance en l'applaudissant longuement.

"Je ne voulais simplement pas me faire prendre un tour. J'ai continué à courir pendant toute ma grossesse et je me suis toujours senti très, très bien (...) J'ai continué à faire les mêmes activités que d'habitude, mais en étant enceinte", a-t-elle déclaré, selon Le Figaro, aux médias américains à l'issue de la course, quelque peu essoufflée.

2Enceinte de 8 mois au marathon d'Ottawa

Près d'un mois plus tôt, le 28 mai, Alix Côté-Tremblay, une Québécoise âgée de 29 ans, a réussi à terminer son premier marathon à Ottawa (Canada), alors qu'elle est enceinte de 33 semaines. Elle doit accoucher le 14 juillet de son premier enfant, une petite fille. Thérapeute du sport agréée, accro à l'exercice physique, elle n'imaginait pas mettre de côté l'entraînement. Elle y consacre généralement entre quinze et dix-huit heures par semaine.

"Dans la vie de tous les jours, j'ai dû parfois éponger des commentaires très méchants, surtout de personnes peu actives. Je me rends compte que ça suscite des réactions viscérales. Soit les gens disent : 'Wow !', soit c'est mal reçu", a-t-elle expliqué au quotidien québécois La Presse, qui relate cette histoire. 

3Enceinte de 9 mois au marathon de Chicago

En 2011, une autre Américaine, Amber Miller, alors âgée 27 ans, avait couru 6 heures et 25 minutes très exactement, lors du marathon de Chicago (Etats-Unis), soit une distance de 42 km. Inscrite avant d'apprendre sa grossesse, la jeune femme était persuadée qu'elle aurait accouché le jour J. Mais le 9 octobre 2011, elle était toujours enceinte de 38 semaines et 5 jours. Elle choisit alors de participer au marathon. "J'avais payé pour cette course, donc j'ai décidé de la faire, ou en tout cas d'en faire le maximum", se justifie-t-elle dans les pages du Daily Herald (en anglais).

Pour Amber Miller, l'aventure se termine d'une autre manière que pour Alysia Montano ou Alix Côté-Tremblay : la jeune femme a accouché à l'issue du marathon. Elle ressent des contractions pendant la course, et juste après. Son deuxième enfant, une petite fille de 3,5 kg prénommée June, naît sept heures plus tard. 

D'après le gynécologue Laurent Vandenbroucke, interrogé à l'époque par Rue89, "c'est sûr que c'était le meilleur moyen pour déclencher son accouchement. Quand on court aussi longtemps, des protéines sont déclenchées, le taux d'adrénaline monte. Le corps assimile tout ça à du stress et, pour protéger la mère, il veut évacuer le bébé." Mais d'après le gynécologue, la jeune femme n'a aucunement mis son enfant en danger : "A neuf mois, il n'y a aucun risque direct sur l'enfant. Le seul qui existe, c'est l'accouchement."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.