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Oscar Pistorius inculpé de meurtre avec préméditation

L'athlète sud-africain, accusé du meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp jeudi dernier, comparaissait à nouveau mardi devant le tribunal de Pretoria, en Afrique du Sud. Nouveau rebondissement : il est désormais accusé de meurtre avec préméditation. Il a tué "de sang froid" affirme le procureur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Siphiwe Sibeko Reuters)

Oscar Pistorius a de nouveau craqué mardi matin. Dès les
premiers mots prononcés par les juges du tribunal de Pretoria en fait, qui lui
demandaient quel était son état psychologique. L'athlète sud-africain, enfermé
depuis presque une semaine dans un commissariat de la ville, a alors éclaté en
sanglots. A l'extérieur du tribunal, des militantes de la Women's League du Congrès national africain (ANC) scandent des slogans hostiles, réclamant une lourde peine.

Au même moment, la famille et les amis de son ancienne compagne Reeva
Steenkamp étaient réunis à Port Elizabeth, pour les obsèques de l'ancienne
mannequin, assassinée jeudi dernier.

Des charges très sérieuses

L'acte d'accusation de l'ancienne icône du sport
sud-africain s'est encore alourdi mardi matin. On savait Oscar Pistorius
inculpé de meurtre ; les juges estiment désormais qu'il y a eu
préméditation.

Jeudi, au petit matin dans sa villa ultra-surveillée de
Pretoria, après s'être levé et avoir enfilé ses prothèses, Pistorius a tiré quatre balles de 9mm à travers la porte de la salle de
bains. Derrière, sa compagne et top model Reeva Steenkamp s'écroule,
mortellement touchée par trois balles, selon le procureur Gerrie Nel, qui ajoute :

"Si je prends une arme, que je me déplace et tue une personne, il s'agit de préméditation [...] La porte est fermée. Cela ne fait pas de doute. Je marche sept mètres et je tue ; la raison est que je veux tuer, voilà tout."

Autre élément troublant, la présence près du lit d'une batte de cricket recouverte de sang. Oscar Pistorius a affirmé lors de son audition s'en être servi pour fracturer la porte de la salle de bains, persuadé qu'il venait d'abattre un intrus.

Pistorius, la peur du cambrioleur

La stratégie de défense des avocats d'Oscar Pistorius n'a
pas varié. Selon eux, leur client croyait avoir affaire à un cambrioleur : "tout ce que nous savons vraiment, c'est qu'elle s'est enfermée dans les toilettes et qu'on lui a tiré dessus" affirme son avocat Barrie Roux. Un argument écarté d'un revers de la main par les procureurs du tribunal. Avant même le début de l'audience mardi matin, l'agent de Pistorius avait diffusé un communiqué, dans lequel il rapporte que l'athlète conteste "dans les termes les plus forts" son inculpation. La famille et les proches se servent eux du site internet de l'athlète pour communiquer.

Le visage de l'ancien athlète s'est à nouveau décomposé à la
lecture de ces charges, très lourdes. Sous serment, il a déclaré être "profondément amoureux" de sa compagne, et n'avoir jamais eu l'intention de la tuer (voir sa déposition). Il risque désormais de finir sa vie en
prison. Son prochain rendez-vous devant le tribunal, ce sera dès mercredi matin.

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