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Mondiaux d'athlétisme 2022 : des athlètes privés de compétition à cause de lenteurs dans l'attribution des visas

"Serons-nous capables de résoudre à temps ces problèmes avant le début de la compétition ? Non", a admis vendredi le président de World Athletics, Sebastian Coe.

Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Ferdinand Omanyala lors d'un entraînement, à Nairobi, le 30 juin 2022. (TONY KARUMBA / AFP)

Les championnats du monde d'athlétisme s'ouvrent sur un gros raté. Dès le premier jour d'épreuve, vendredi 15 juillet à Eugene (Etats-Unis), plusieurs athlètes manquent à l'appel. Ils ne seront pas présents au grand rendez-vous mondial, faute d'avoir obtenu leur visa dans les temps auprès de l'administration américaine.

"Serons-nous capables de résoudre à temps ces problèmes avant le début de la compétition ? Non", a admis vendredi le président de World Athletics (la fédération internationale d'athlétisme), Sebastian Coe auprès de la BBC (article en anglais). De son côté, World Athletics a affirmé vendredi lors d'une conférence de presse que "moins de 1%" des quelque 5 500 athlètes ayant besoin d'un visa n'y sont pas parvenus, ont essuyé un refus ou n'ont pas encore reçu une réponse définitive.

Ferdinand Omanyala absent ?

Le sprinter kényan Ferdinand Omanyala fait partie des athlètes qui pourraient manquer l'événement. Dans ce pays où d'habitude les coureurs de fond sont roi, le phénomène de 26 ans s'est imposé comme un sérieux candidat au podium mondial. Il a ainsi réalisé le troisième temps de l'année (9"85) sur 100 mètres. Il a également établi il y a huit mois un nouveau record d'Afrique, en 9"77, soit le neuvième temps de l'histoire. 

"C'est terminé. Il n'y a rien que je puisse faire. Ce fut le plus long jour d'attente de ma vie et je n'aime pas attendre", avait annoncé à l'AFP le sprinteur de 26 ans, jeudi. Quelques heures plus tard, le sportif a finalement obtenu un visa et a sauté dans un avion jeudi soir. Il n'est néanmoins pas assuré de pouvoir participer aux séries du 100 mètres (samedi à 4 heures du matin, heure française), tant l'enchaînement paraît serré entre l'atterrissage et les épreuves.

Certaines sélections sont particulièrement touchées. L'Afrique du Sud a eu dix athlètes bloqués en Italie jusqu'à jeudi : Luxolo Adams, Sineshipo Dambile, Clarence Munyai, Zakithi Nene, Sokwakhana Zazini, Henricho Bruintjies, Carina Horn, Miranda Coetzee et Taylon Bieldt, et Gift Leotlela. Le sprinteur a exprimé son soulagement sur Instagram, jeudi : "Cela a été quelques semaines frustrantes avant les championnats du monde, mais nous y allons enfin, même si certains d'entre nous vont arriver le jour où nous courrons."

Le Covid-19 responsable, selon les organisateurs

Pour d'autres, cela semble plus que compromis, à l'image de la Kényane Sheila Chepkirui. La spécialiste du 10 000 mètres n'avait toujours pas de visa jeudi alors qu'elle est attendue samedi sur la piste. De son côté, le sauteur en hauteur syrien Majd Eddin Ghazal, médaille de bronze aux Mondiaux de 2017, a annoncé le 10 juillet sur Facebook que son pays "ne sera[it] pas aux championnats du monde aux Etats-Unis. Marre des réponses tardives. Il n'y a pas de mots pour décrire ce sentiment".

Le manque d'accompagnement de World Athletics fait grincer des dents les sportifs américains et internationaux. "Je n'ai pas pu représenter la Libye aux Mondiaux parce que ma Fédération n'a pas pu obtenir de visas", a écrit le sprinteur Ahmed Amaar sur Twitter lundi. "La représentation est importante, et sans le soutien de World Athletics, il ne peut y avoir de développement pour les petites nations."


L'organisation avance de son côté des difficultés administratives et sanitaires liées au Covid-19. 
Un premier couac pour ce rendez-vous américain, pays où les conditions d’entrée sur le territoire sont très strictes. 

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