Cet article date de plus de neuf ans.

L'art du triple saut par Teddy Tamgho, champion du monde en titre

Champion du monde en titre, Teddy Tamgho va vivre la finale du triple saut (à partir de 13h10 en France) depuis la position de consultant de France Télévisions. Il est idéalement placé pour livrer les secrets techniques de sa discipline, lui qui s’estime "très fort sur la liaison cloche-foulée, car je suis à la fois rapide et puissant" mais qui pense encore pouvoir "progresser sur le dernier pour avoir un peu plus de vitesse à l’issue des deux premiers bonds."
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Portugais Evora, champion olympique du triple saut en 2008 à Pékin (FRANCK FIFE / AFP)

L’objectif global

"Le principe du triple saut, c’est aller le plus loin sur trois bonds. Il faut harmoniser les trois bonds en fonction des qualités de chacun afin d’aller le plus loin possible. Pour y parvenir, il y a beaucoup de gainage actif, et il faut aussi travailler sa gymnastique dans l’espace. Il faut bien savoir se repérer dans les airs. Et l’expérience joue beaucoup. Ce tempo pour la course, il faut l’acquérir. C’est lorsqu’on est jeune qu’on travaille les deux premiers points. La dernière s’obtient avec le temps."

Teddy Tamgho, à Moscou en 2013 lors de son titre mondial

La course

"Il faut que le départ soit régulier, toujours le même tempo. La course doit être efficace. On ne peut pas courir comme un sprinteur. Cela doit être comme une musique. Il faut que la foulée soit régulière afin d’arriver dans de bonnes conditions pour arriver droit, bien placé. A mi-course, on sait à quel niveau on se situe  par rapport à la planche : s’il faut raccourcir ou rester dans le rythme. Sur les quatre dernières foulées, il y a une accélération contrôlée. A la différence du sprint où on cherche une vitesse maximale, sur le triple saut on cherche une vitesse optimale qui permettra de sauter. On est entre 70 et 85% de sa vitesse maximale. Les meilleurs dans ce domaine peuvent atteindre, comme Benjamin Campaoré, Jonathan Edwards ou Christian Taylor, arrivent jusqu’à 95%. Moi, je ne peux le faire que quand je suis énervé (rires)."

Le premier bond

"Sur le premier bond, il faut éviter de monter. Sinon, on s’écrase sur la reprise. Pour nous, le premier saut n’en est pas un : c’est un passage. Comme il y a deux bonds derrière, il ne faut pas tout donner sur le premier. Il faut être harmonieux sur l’ensemble des trois bonds. Il convient d’être relâché sur le premier afin d’avoir un bon placement. On arrive avec un maximum de vitesse, ce qui implique de passer très vite sur la planche."

Le deuxième bond

"Sur le deuxième, l’objectif est de gagner en distance mais aussi préparer le dernier saut, qui est un saut en longueur. Le deuxième équilibre l’ensemble. C’est là où on peut récupérer de possibles fautes avant. Mais il n’est pas plus important que les autres. Les trois sont aussi importants, et chacun d’entre eux est conditionné par le précédent. Si un seul est raté, on entre dans l’adaptation. Il faut rebondir, donc mettre un peu plus de force dans l’appui ce qui est facilité par une petite perte de vitesse par rapport au premier bond."

Le troisième

Christian Taylor, l'une des références du triple-saut

"Sur le troisième et dernier, c’est un saut en longueur. C’est celui où on développe toute l’énergie. C’est à ce moment-là que le pied reste le plus longtemps au sol.  Sur le deuxième,  Et le dernier saut réside plus dans une composante de force que de vitesse. Après, il faut ramener et atterrir. Si c’est un bond saut, tu célèbres, si tu l’as raté, tu fais la g… (rires)."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.