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Diniz prêt a se mettre "en mode souffrance"

Yohann Diniz, l’un des grands favoris pour une médaille sur le 50 km marche samedi matin, devra lutter contre de nombreux adversaires, mais également contre la chaleur dans les rues de Daegu. "La chaleur, c'est un motif de redistribution des cartes", indique le champion d’Europe de Barcelone. Un Diniz, qui après ses échecs de 2008 et 2009, est reparti définitivement du bon pied, bien aidé par une nouvelle équipe.
Article rédigé par Gilles Gaillard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Une chaleur qui fait peur
La chaleur, accablante et étouffante, "bouleverse la donne et rebat les cartes", selon le vice-champion du monde 2007. Les chaleurs et les forts taux d'humidité, Diniz connaît pourtant bien: c'est dans ces conditions qu'il avait réussi à décrocher l’argent des Mondiaux d'Osaka. "Oui, mais il faisait une dizaine de degrés de moins", tempère celui qui a décroché un deuxième titre consécutif de champion d'Europe de la discipline l'an passé à Barcelone, après celui de Göteborg en 2006. "Je vais donc mettre mon cerveau en mode souffrance et c'est celui qui souffrira le mieux qui l'emportera", ajoute Diniz.

"Cela ne va plus simplement se jouer sur la performance physique pure où je pense faire partie des gens qui peuvent faire la différence. Là, il faut éviter que "ça" te tombe dessus", analyse le Champenois. "Ca", c'est le coup de barre qui interviendra immanquablement si jamais le marcheur adopte un rythme habituel chez lui, mais trop élevé ici. "Le but est d'arriver au 40e km à peu près frais, car là, je suis normalement le seul à pouvoir terminer vite", renchérit-il

Les échecs loin derrière…
Dans la foulée de son titre européen en 2006 à Göteborg, confirmé par l'argent mondial à Osaka en 2007, et avant d’être champion d’Europe en 2010 à Barcelone, le marcheur avait essuyé deux échecs. Le premier arrive aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, les premiers de sa carrière où il part favori. Victime d’une défaillance, le Français jette l'éponge, et part sans un mot. Le second échec survient aux Mondiaux de Berlin où il se présente avec la meilleure performance mondiale. Il craque au 30e kilomètre. Il décide donc tourner la page.

"Après autant de saisons à haut niveau, mon corps et ma tête avaient, d'évidence, besoin de prendre l'air, de refaire du jus", dit-il. Il repart ensuite du bon pied, efface de son esprit "une perte de confiance installée depuis deux ans" et change même son fusil d'épaule à l'entraînement. "Avant, mon travail principal était d'aligner des bornes. Aujourd'hui, je bosse presque comme un demi-fondeur en faisant du foncier, en travaillant des allures différentes, ma souplesse et mon renforcement musculaire", explique le leader de la marche tricolore.

Cellule spéciale…
"Sous l'impulsion d'Olivier Guy, le manageur, et de l'entraîneur Pascal Chirat, on a créé une structure qui travaille de façon plus professionnelle", souligne Jean-Michel Jarry, ostéopathe. "Il avait besoin d'un guide. Diniz l'a trouvé dans la cellule qu'il a constituée, après avoir rompu avec son ancien entraîneur. "Notre but, c'est d'enlever le plus d'inquiétudes à l'athlète pour qu'il se consacre à l'essentiel, la performance sportive. Tout se fait en parfaite harmonie avec la fédération", souligne-t-il. "Très souvent les athlètes se blessent et se soignent. Notre travail est basé sur la recherche de la cause par manipulation de fascia-thérapie, sur les membranes, le travail crânien", conclut Jary.

Une technique et un entourage qui on l’espère sera concluante pour pouvoir décrocher l’or…

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