Bolt fait encore chavirer ses supporters au Nid d'oiseau
"Il a dit qu'il allait le faire, et il l'a fait." Paul, la soixantaine, est aux anges. Derrière sa petite moustache, il vient de goûter le deuxième sacre de son protégé, Usain Bolt. Au milieu d'une cinquantaine de supporteurs jamaïquains, il fait la fête, sourit, et surtout ne lâche pas du regard la star du sprint mondial. Malgré la saison très décevante du triple champion olympique de Pékin et de Londres, il a "toujours eu confiance". "Usain number one", crie Jessica. Pas loin d'eux, il y a Wykeham McNeill, le ministre du Tourisme, présent incognito avec son accréditation autour du cou, au milieu de ses compatriotes. Il est l'un des rares à se faire discret, au coeur de cette meute hurlante et joyeuse, habillée aux couleurs de la Jamaïque.
Il est vrai que depuis l'avènement de Bolt sur la planète athlétisme en 2008 dans ce Nid d'oiseau de Pékin, l'athlète est sans doute devenu le meilleur ambassadeur du pays. Mieux que le rastafari, mieux que les plages, mais pas au-dessus de Bob Marley, dont les chansons sont entonnées à chaque succès du sprinteur, même à Pékin. Pour fêter sa victoire, l'homme le plus rapide du monde sur 100 et 200m n'a pas commencé son tour d'honneur par ce coin de supporteurs. Il a fini par eux. Mais quelques mètres avant d'arriver, il a chuté, bousculé par un Segway maladroit, et provoquant un petit émoi du stade entier. La star s'est assise. Tout le monde a retenu son souffle. Il s'est relevé, a boité puis est allé serrer la main du "fautif", avant de reprendre son avancée. Quelques petits bains de foule faisaient monter la température chez les Jamaïcains.
Mais n'allez pas penser que ces supporteurs n'ont d'yeux que pour lui. Lorsque Justin Gatlin est passé dans la tribune, il a eu droit à une énorme ovation, ponctuée de "champion". L'Américain s'est arrêté, a salué, heureux de cette reconnaissance. Dans ce Nid d'oiseau, seuls les Jamaïquains semblent avoir fait le déplacement. Les drapeaux des autres nations sont invisibles. Et avec la victoire, ils n'en sont que plus démonstratifs.
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