Zurich: La deuxième vie de Cindy Billaud
Gagner, elle n’a plus que ce mot à la bouche. "C’est tout ce qui compte pour moi. Le chrono, il est là tant mieux, il n’est pas là tant pis. Si je suis devant, c’est que les filles sont derrière et c’est le plus important". Pendant longtemps, Cindy Billaud a été de ces filles. Celles qui ne voient que le dossard des cadors de la discipline au moment de couper la ligne. Sur la scène européenne, elle se bat pour ne pas enfiler le bonnet d’âne des finales. Au niveau mondial, elle joue sa peau dès les séries. Elle les franchit péniblement aux Mondiaux de Berlin, pas à Daegu deux ans plus tard. "Je sentais que j’étais forte dans certaines courses mais je n’arrivais pas à m’exprimer en compétition", ni le retard pris dans sa demie n’ont altéré la marche de la patronne aux bilans européens cette saison. Depuis qu’elle a conquis l’Hexagone, la native de Nogent-sur-Marne est irrésistible. Elle n’a couru qu’un 100 m haies en plus de 13 secondes. Auparavant, elle n’en avait fini que cinq sous cette barre symbolique. "C’est vrai que je suis très régulière : course lente, rapide, maîtrisée, je fais souvent les mêmes chronos donc c’est cool", commente sobrement Billaud. Co-détentrice du record de France (12’’56), Didy Curly, son surnom sur Twitter, désire transformer ses très bons temps en titres. "Porter en 12’’63, c’est bien ce qu’elle fait. Mais elle est toute seule. Je réponds aux attaques des athlètes, donc on verra. Demain (aujourd’hui) j’espère que l’on sera côte à côte pour qu’on se fighte jusqu’au bout. Et que la meilleure gagne". Il y a deux ans, Billaud semblait cramée. Désormais, elle brûle d'impatience.
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