Zurich-France: les médaillés européens d'Helsinki deux ans après
Ils étaient en or à Helsinki
Christophe Lemaître, 100 m
Dépossédé de son titre de champion de France par Vicaut en 2013 après trois ans de règne, incapable de descendre sous les 10’’13 cette saison, loin des meilleurs aux bilans européens, le sprinteur d’Aix-les-Bains n’est plus un cador sur la ligne droite. Aux Jeux de Londres il avait même fait l’impasse sur la distance et aux Mondiaux de Moscou il n’a pu faire mieux que 7e avec une blessure à la clé. Seul son record de France (9’’92) résiste toujours. L’avenir du protégé de Pierre Carraz semble se dessiner sur 200 mètres où il détient le meilleur chrono européen de la saison.
Eloyse Lesueur, longueur
La Parisienne a franchi un cap. Irrégulière par le passé, elle semble désormais capable d’aligner les concours à plus de 6,80 m. Hors du coup aux JO 2012, l’élève de Renaud Longuèvre s’est bien rattrapée depuis avec l’argent aux Europe en salle 2013 et surtout l’or cette année aux Mondiaux en salle de Sopot. En battant son record personnel lors du dernier meeting Areva (6,92 m), elle est devenue la meilleure européenne de la saison. Elle fait désormais partie du top 5 mondial.
Renaud Lavillenie, perche
S’il n’y avait pas cette malédiction aux Mondiaux en plein air confirmée l’an dernier à Moscou (2e), l’Auvergnat aurait tout gagné. Un mois après son sacre européen, Air Lavillenie avait pris le contrôle du ciel londonien et du trône olympique. Puis, il s’est attaqué au roi Bubka. Sous ses yeux et sur ses terres, le Clermontois a fait tomber le record du monde en franchissant 6,16 m. Cette saison, personne ne l’a battu. Avec le forfait du champion du monde allemand Holzdeppe, on voit mal qui pourrait le faire à Zurich.
Antoinette Nana Djimou, heptathlon
La native de Douala peine à transformer ses titres européens en podiums mondiaux, à l’exception d’une médaille de bronze à la coupe du monde des épreuves combinées 2012. Sixième aux JO 2012, huitième aux Mondiaux 2013, la pensionnaire du CA Montreuil plafonne au niveau planétaire. Pour tenter d’y remédier aux Jeux de Rio en testant de nouvelles méthodes, elle s’est séparée de son entraîneur Sébastien Levicq. Zurich semble arriver un peu trop tôt pour elle au vue de ses résultats cette saison.
Mahiedine Mekhissi, 3.000 steeple
Il est présent pour tous les grands rendez-vous. Comme à Pékin, le Rémois a décroché l’argent olympique sur la piste de Londres. Les compétitions se suivent et se ressemblent puisqu’il a aussi conservé le bronze mondial conquis à Daegu en 2011 du côté de Moscou. Recordman d’Europe de la distance, celui qui collabore avec Philippe Dupont n’a pas de rivaux sur le Vieux Continent. Revenu au 1.500 m, une discipline testée sans grand succès aux Mondiaux en salle de Doha (8e), il a brillé lors des derniers Europe en salle à Göteborg et a Premier champion d’Europe français du 60 m en salle la même année, il ne cesse de grimper. Cette saison, dès sa rentrée aux Interclubs il égale son chrono référence malgré une course moyenne. Ses 9’’89 trop ventés à Eugene augurent de belles promesses. Las, une blessure aux ischios l’a fauché en plein vol. Le record de France de Lemaître peut tout de même continuer de trembler face aux pointes du protégé de Guy Ontanon.
Anarchasis, Gayot, Guei, Guiot-Firmin, relais 4x400
Jeune et stable, ce relais ne cesse de progresser. Seule Guiot-Firmin, remplacée par Muriel Hurtis juste après Helsinki ne fait plus partie de l'équipe. Encadré par la championne du monde et d'Europe du relais 4x100 m, le quatuor a terminé sixième des Jeux de Londres et quatrième des Mondiaux de Moscou. Cette saison, elles détiennent la marque de référence européenne. Deuxième, la Grande-Bretagne pointe à près de deux secondes des Tricolores... Lors des relais mondiaux à Nassau, elles ont d'ailleurs aplati toute la concurrence continentale.
Florian Carvalho, 1.500 m
Le soufflé est retombé. Ecarté dès les demi-finales des JO 2012, 11e des Mondiaux 2013 et dépossédé de son titre de champion de France par Mekhissi à Reims il y a moins d’un mois, le natif de Fontainebleau n’a pas confirmé les attentes nées de sa performance finlandaise. Pis, alors qu’il avait semblé rebondir en signant son meilleur temps personnel au meeting Areva 2013, il a perdu près de deux secondes en un an.
Garfield Darien, 110 m haies
Il est maudit. De ses 13’’15 à Helsinki étaient nés de belles promesses. Une mononucléose est venue les gâcher. Eloigné des pistes pendant plus d’un an, le hurdler lyonnais s’est pourtant relevé. Médaillé de bronze des derniers Mondiaux en salle de Sopot, il espérait même nouveau record personnel et de France, l’élève de Calvin Robinson s’est replacé dans le top 5 européen. Une gageure pour un homme qui a terminé 14e du concours olympique de Londres, n’a pas franchi les séries aux Mondiaux de Moscou et a fini 7e des derniers Europe en salle.
Pierre-Ambroise Bosse, 800 m
Sa progression est fulgurante, son avenir radieux. Champion d’Europe espoirs après son podium chez les séniors, le Nantais a eu besoin d’une année pour digérer ces émotions. Eliminé en demi-finale des Jeux de Londres, septième à Moscou l’été passé, l’apprenti de Bruno Gajer a regardé, appris, avant de mettre le bleu de chauffe. Mi-juin, il battait le record d’Europe espoir du 1.000 m, propriété de son compatriote Mehdi Baala. Et un mois plus tard, il mettait carrément une gifle au record de France du 800 m de… Baala (1’42’’53). Un chrono synonyme de meilleure performance européenne de l’année, deuxième mondiale.
Myriam Soumaré, 200 m
Elle pourrait bien retrouver les podiums européens sur 100 et 200 m comme à Barcelone en 2010 (bronze et or). Timorée à Londres (7e du 200 m, ½ finale du 100 m), larguée au début des Mondiaux de Moscou où elle n’est pas entrée en finale sur les deux distances, la Parisienne s’est remise en question. Peut-être la disqualification du relais 4x100 qui l’a privé du bronze mondial à Moscou l’y a-t-elle aidé ? Cette saison, Soumsoum est de retour en haut des charts continentaux et a battu son record perso sur 100 m. Ses duels avec la Néerlandaise Schippers sont attendus.
Lemaitre, Pognon, Pessonneaux, Biron, relais 4x100
Ce relais a littéralement explosé en vol. Seul Lemaître est resté à bord de l'avion. Passé semi-pro, Pognon, 31 ans, tente de se reconstruire. Auteur de chrono décevants depuis deux ans, Pessonneaux est sorti du groupe. Pour sa part, Biron est blessé. Sous le contrôle des deux leaders Lemaître et Vicaut un renouvellement générationnel a donc été opéré. Les jeunes Vincent (21 ans) et Romain (22 ans) ont été incorporés. Auteur de la deuxième performance européenne de l'année aux relais mondiaux de Nassau, le relais bleu a subi un nouveau coup dur avec la blessure d'Arnaud Rémy, l'un de ses membres. Les quatre hommes arrivent sans repères sur la piste mythique du stade Letzigrund.
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