L'Afrique du Sud fait appel du jugement du TAS envers Caster Semenya
"La décision du TAS ne m'arrêtera pas". La première réaction de Caster Semenya après le verdict du TAS avait été tranchée. "Depuis une décennie l'IAAF a tenté de me faire ralentir, mais cela m'a rendue plus forte encore", avait dit l'athlète, se réjouissant toutefois que les trois juges (du TAS) aient reconnu que les règles de l'IAAF sont "discriminatoires envers certaines femmes". Si le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait rejeté la demande d'annulation de ce règlement, il avait exprimé "de sérieuses préoccupations au sujet de la future application pratique de ce règlement". Après ce jugement, la polémique s'était prolongée entre le camp favorable à Semenya et celui de l'IAAF.
La Fédération sud-africaine des sports va faire appel du jugement controversé du Tribunal arbitral du sport (TAS) qui impose à la championne Caster Semenya de prendre des médicaments pour baisser son taux de testostérone, a annoncé lundi le ministère des Sports. "Nous allons faire appel aussi vite que possible", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère des Sports, Vuyo Mhaga, précisant avoir identifié trois motifs pour contester le jugement concernant l'athlète sud-africaine.
Le règlement de l'IAAF oblige les athlètes hyperandrogènes à faire baisser leur taux de testostérone sous le seuil de 5 nmol/L de sang. Les athlètes concernées avaient jusqu'au 8 mai pour faire baisser ce taux à l'aide d'un traitement si elles veulent participer aux compétitions internationales du 400 m au mile (1609 m), notamment aux Championnats du monde d'athlétisme à Doha (27 septembre-6 octobre). L'Association médicale mondiale (AMM) avait pointé du doigt le fait que "prescrire des médicaments pour excès de testostérone dans des cas non-pathologiques est contraire à l'éthique". L'IAAF a justifié son règlement en expliquant que les femmes hyperandrogènes disposaient d'un avantage naturel qui faussait l'équité des compétitions. Et elle estime pour sa part que "dans tous les cas de figure, c'est le droit de l'athlète de décider de se soumettre ou non à une évaluation et de suivre ou non un traitement", ajoutant même que les athlètes qui ne voudraient pas s'y soumettre pourrait s'aligner dans des compétitions "d'un niveau non international, sur des distances qui ne vont pas du 400 m au mile, dans des compétitions masculines ou mixtes."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.