Arjen Robben, le Batave revanchard
Quatre ans, c’est long. Beaucoup de choses se passent. Dans le football et ailleurs. Mais parfois ce n’est pas suffisant pour oublier les cicatrices. Les Bataves peuvent en témoigner. Le souvenir de leur défaite en finale de la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud contre l’Espagne n’a pas disparu. La plaie est toujours là, plus aussi béante, mais toujours présente. "C’est une cicatrice qui n'est pas encore refermée. Ca me fait toujours mal quand j'y repense", a assuré Wesley Sneijder, l’un des héros néerlandais malheureux.
Si le meneur Oranje, énorme pendant ce mois de football en Afrique du Sud, n’a pas oublié, son coéquipier Arjen Robben est encore plus meurtri. C'est lui le fautif, coupable d'avoir manqué l'action qui aurait pu tout changer. Au coeur de cette finale étouffante et terminée par le but d'Andres Iniesta en prolongation, lancé par l’ex joueur de l’Inter Milan, Robben avait raté son face-à-face avec Iker Casillas. Mais "San Iker" avait de la magie dans les pieds et Robben s’est écroulé sur la pelouse, se prenant la tête dans les mains. Pourtant depuis cet échec, Arjen Robben, avec l’assurance qui le caractérise, s’est relevé.
Le loser ne l’est plus
Robben a connu d’autres désillusions. Son penalty détourné par Petr Cech en finale de Ligue des Champions 2012 alors que le Bayern a l’occasion de triompher devant son public est resté dans les mémoires. Mais Arjen Robben ne doute pas, non il avance, crochète, rentre sur son pied gauche et frappe. Toujours du même pied. Cette recette est la marque de fabrique du Batave et c’est en multipliant ce genre d’actions qu’il a tourné le dos à ce maudit soir de Johannesburg. "La douleur sera toujours là. Cette phase est gravée à jamais dans ma mémoire, a expliqué Robben lors d'un point presse. J'ai revu la phase de nombreuses fois... Mais à quoi bon. Ce qu'il s'est passé est passé et on ne peut plus rien y changer. Je regarde vers l'avenir et ce premier match face à l'Espagne qui a l'odeur de la revanche".
Les critiques entendues peu après cette finale perdue (la troisième pour les Pays-Bas en Coupe du monde) ont fini par disparaître pour laisser place à des soutiens de plus en plus marqués. Le nouveau gardien de la sélection Oranje, Jasper Cillessen, estimait d'ailleurs mardi que "Casillas a eu de la chance sur cette phase". Et surtout, Robben a réappris à gagner. En club notamment puisqu’il a remporté la Ligue des Champions avec le Bayern en 2013. Qui avait d’ailleurs inscrit le but vainqueur à quelques minutes du coup de sifflet final ? Robben.
Danger numéro 1
A 30 ans, il aborde sûrement son dernier Mondial avec la sélection. Si Sneijder avait été l’élément le plus brillant des Oranje en Afrique du Sud, le Bavarois est sans doute l’homme le plus dangereux de la sélection de Luis Van Gaal. Avec un Sneijder qui s’est perdu à Galatasaray et un Van Persie blessé durant la saison à Manchester, il devrait être le danger numéro 1. "La meilleure force de Robben est la contre-attaque, en sélection comme en club, il prend les espaces et il va falloir bien le contrôler", a d'ailleurs analysé son coéquipier au Bayern, l’Espagnol Javi Martinez.
Le contrôle, cette chose essentielle, surtout quand on s’appelle les Pays-Bas. Adeptes des luttes de clan entre joueurs issus du Surinam et les autres ou des gestes limites voire bien au-delà de cette limite (cf De Jong sur Xabi Alonso en finale 2010), les Néerlandais remplissent souvent les colonnes dérapages. Dimanche dernier encore, un accrochage a eu lien à l’entraînement entre Robben et Bruno Martins Indi, le second ayant durement taclé le premier. Un geste que le Bavarois n’avait pas apprécié et lui a fait savoir sur l’action suivante. Robben ne tend pas l’autre joue. Quand on l’atteint, il se venge. Les Espagnols sont prévenus…
Vidéo : l'entraînement des Pays-Bas qui a mal tourné
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