Après la polémique, Yannick Noah assure être contre le dopage
Dans un entretien accordé au journal "Le Monde", l'ancien tennisman revient sur la polémique provoquée par sa chronique où il insinue que les sportifs espagnols sont dopés. Cloué au pilori, aujourd'hui Yannick Noah s'explique.
"Je ne m'attendais pas du tout à une réaction d'une telle ampleur". Dans son interview accordée au journal Le Monde vendredi 25 novembre, Yannick Noah explique qu'après avoir fait le dos rond pendant quelques jours, il a été obligé de sortir de son silence à la suite de la polémique provoquée par sa chronique publiée par Le Monde le 19 novembre. Pour rectifier le tir.
Dans sa première tribune, le seul vainqueur français de Roland Garros proposait de d'"accepter" le dopage pour que "tout le monde [ait] accès à la potion magique". "Il s'agissait bien entendu d'une démonstration par l'absurde, se justifie l'ex-tennisman. Si j'ai choisi cette phrase, c'était pour m'adresser aux autorités, pas aux jeunes."
Chape de plomb
Et pour être bien clair sur ses intentions, il clame sans détour :"Je suis contre toute forme de dopage mais je suis aussi hypersensible à l'injustice." Car selon lui, l'objectif de sa chronique était de "soulever cette chape de plomb qui pèse sur le dopage". Il sous-entend ainsi que le dopage, sous couvert d'être l'objet d'une lutte, serait en fait accepté dans certains sports ou certaines fédérations.
Dans sa première tribune, il avait notamment pointé du doigt la réussite suspecte du sport espagnol. Qualifié d'"irresponsable", de "stupide" ou de "jaloux", Yannick Noah s'est ainsi attiré les foudres du tennisman Rafael Nadal, comme le rapporte 20minutes, ou encore de Josep Guardiola, l'entraîneur du club de foot du FC Barcelone.
Après une semaine d'opprobe, Noah nuance : "Bien sûr que les sportifs espagnols ne sont pas tous dopés ! Mais (…) pourquoi bosse-t-on [les Français] autant pour ne récolter la plupart du temps que des médailles en chocolat ? Sommes-nous plus nuls que les autres ? Je ne le crois pas."
A fleur de peau
Ne niant pas son côté provocateur, habitué à se faire des ennemis, comme le rappelle le Nouvel Observateur, l'ancien numéro 1 français des courts a décidé cette fois de ne citer personnen ou presque. Les cyclistes Lance Armstrong et Alberto Contador, notamment, pourraient ne pas apprécier cette interview. Mais Noah l'assure, ce n'est pas son but : "Je ne m'attaque ni au foot, ni au rugby, ni à l'Espagne entière, je souhaite juste ouvrir le débat."
Très surpris par les réactions hostiles, surtout celles émanant de personnalités en dehors du sport, celui qui est aujourd'hui chanteur à succès assure avoir reçu beaucoup de soutien de la part de son public. Et cet incident semble même le rendre "meilleur" : "Depuis le début de cette polémique, je suis à fleur de peau, mais cela fait de très bons concerts !" Une "potion magique" inédite, en quelque sorte.
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