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Anelka refait des siennes

Depuis l'affaire de la "quenelle" qui lui a valu une salve de critiques et coûté sa place à West Bromwich, Nicolas Anelka ne s'était pas exprimé. L'ancien attaquant de l'équipe de France est cette fois sorti de son mutisme lors d'un entretien accordé à Metronews, et qui devrait faire, encore une fois, faire couler beaucoup d'encre...
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Nicolas Anelka (OLIVIER MORIN / AFP)

Valls "sous l'influence de sa femme"

Si le joueur aujourd'hui âgé de 35 ans, a répété qu'il n'était pas raciste, ni antisémite, précisant que, pour lui, le geste de la quenelle "ou tout autre signe bizarre que l'on pourrait faire devant" une synagogue "est condamnable", il a encore dérapé, sans même peut-être s'en rendre compte. Interrogé sur la position de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, face à Dieudonné, Anelka a d'abord estimé que celui qui est aujourd'hui Premier ministre "n'est pas très méchant". C'est la phrase suivante qui risque de nouveau de lui coûter quelques critiques. "Je pense plutôt qu'il a été sous l'influence de sa femme sur cette affaire de quenelle", a déclaré Anelka. La critique peut paraître étonnante, sauf lorsque l'on sait que Anne Gravoin, l'épouse de Manuel Valls, est de confession juive.

"Je n'ai aucun antécédent raciste ni antisémite"

Evoquant toujours Manuel Valls, le footballeur "espère qu’il mettra autant d’énergie à redresser le pays qu’il en a mis à combattre Dieudonné même si je ne crois pas dans les politiciens ! Beaucoup de paroles et très peu d’actes, sauf pour augmenter les impôts", a lancé le natif du Chesnay (Yvelines). "C’est bien beau de dire que je suis antisémite et raciste. Encore faut-t-il des preuves. Je n’ai aucun antécédent raciste ni antisémite, donc aucune preuve, voire même le soupçon d’une preuve ! Ah si, tout de suite, j’ai lu que j’étais converti à l’islam", a rappelé Anelka. "Le raccourci est super rapide ! Mais j’ai une question : pourquoi devrais-je penser à la communauté juive quand je marque un but ? Je n’ai jamais eu de problème avec elle et, d’ailleurs, pourquoi en aurais-je ? Tant de questions posées et pas de réponse. A un moment, il faut arrêter d’être parano et de croire qu’on est tous en guerre !", a-t-il dit.

Dieudonné, "le meilleur humoriste de France"

Quant à ses rapports avec Dieudonné, il a le mérite de ne pas retourner sa veste. "C’était un ami, c’est devenu un frère aujourd'hui ! Le tribunal m’a demandé s’il restait mon ami, j’ai répondu oui, évidemment. C’est un humoriste, pas un politicien. Il demeure pour moi le meilleur de France. Ils sont nombreux à le penser mais, de peur de perdre le boulot ou autre, ils n’osent pas le dire. Pas évident de soutenir celui qui a été l’ennemi public numéro un !", a ironisé celui qui restera donc l'éternel bad-boy du football français.

"Domenech, tout le peuple français l'insultait"

Revenant également sur son éviction des Bleus lors du Mondial 2010 pour avoir insulter Raymond Domenech, Anelka affirme qu'il ne regrette pas ses mots. "L’insulte dans le vestiaire  –et ce ne sont pas les mots mentionnés à la une de L’Equipe– , est la conséquence de notre dialogue quand il m’a rendu visite à Londres", raconte le Francilien. "On a provoqué assez de réunions avec lui pour qu’il procède à des changements tactiques. Mais il n’en a fait qu’à sa tête et tout me monde a subi...", a-t-il ajouté. "J’ai insulté dans un vestiaire un coach que tout le peuple français insultait déjà, un coach qui n’a jamais rien gagné à part un titre de champion de D2 et le Tournoi de Toulon !", a renchéri le joueur qui compte 69 sélections (et 14 buts inscrits). "Je respecte l’homme car je pense que c’est une bonne personne mais je n’ai aucun respect pour l’entraîneur", a lancé Anelka.

"Envie de kiffer le foot"

Sportivement parlant, Anelka, qui a mis un terme à son contrat avec West Bromwich le 29 mars dernier, est aujourd'hui sans club. Celui qui a notamment porté les couleurs d'Arsenal, du Real Madrid, du Paris Saint-Germain, de Chelsea, ou encore de la Juventus, entretient toujours sa forme, "car il existe de bonnes chances pour qu’on (le) voie encore sur les terrains." Lui qui a remporté la Ligue des Champions avec le Real en 2000, n'est "pas spécifiquement à la recherche d'un club", mais il reçoit des propositions. Dans cet entretien accordé à Metronews, il estime "qu'à moins d'un miracle", il n'aurait "pas de nouveau défi avant la saison prochaine". Anelka se dit d'ailleurs prêt à jouer "en Europe ou dans les pays exotiques" et a "envie de kiffer le foot comme lorsque j’étais jeune, de renouer avec l’insouciance et l’amour du jeu de mes débuts."

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